dimanche 21 mars 2010

La déchéance Française.

Il est commun, aujourd'hui de voir en Russie des manifestations pro soviétiques. Ce qui aurait été impensable à l'époque ou Boris Elstine "subtilisa" le pouvoir à Gorbatchev, pour transformer la Russie en un royaume d'oligarques et très capitaliste. Le PIB russe avoisine les 1600 milliards de $, très loin devant l'Ex URSS qui ne dépassait pas celui du Royaume Uni. de l'époque. Néanmoins, si la population s'enrichit -du moins, une certaine frange de la population- une part population reste presque indécrottablement attachée à l'URSS. Ce qui peut sembler paradoxal, comment un pays qui s'est grandement enrichi peut-il garder une certaine nostalgie d'une époque quasi misérable? Tout simplement parce que le peuple était fier d'appartenir à une Fédération qui rivalise avec les grands États-Unis. Aujourd'hui, la Russie ne pèse plus, n'influence plus et ne porte plus de modèle nouveau. C'est à dire qu'elle s'est fondue dans la mondialisation, devenant un pays banal qui a du mal aujourd'hui a se faire entendre dans les relations internationales. Et le peuple n'a plus cette fierté, propre à une nation forte, dominatrice et influente. En d'autres termes, c'est ce sentiment là qu'on les Américains aujourd'hui, celui d'être fort et de dominer le monde.

Cet exemple est riche d'enseignement. Pour la France particulièrement. Car ça fait 30 ans que partout, la France s'aligne, cède, voire même se soumet.
Tout ce qui faisait la France, c'est à dire sa grandeur, son indépendance, le fait qu'elle se déplace comme un électron libre dans un monde incertain, sa langue, plus généralement sa culture, se perd.
Ici, nous comparerons le France que nous connaissons, menée par l'homme au tee-shirt NYPD -et pro américain quand son présumé mentor de Gaulle leur vouait un scepticisme absolu- avec justement la politique de grandeur et d'indépendance du Général.

L'indépendance est le propre de la souveraineté. Ne recevoir d'ordre de la part de personne, pour que la France puisse instaurer sa vision du monde à qui voudra l'entendre, diffuser notre culture.
Ce que de Gaulle avait compris avant tout le monde, c'est que dans ce monde, à l'époque bipolaire, la France avait un rôle important à jouer. Grâce à des relations nouées avec des pays africains, nord américain (on parle le Français au Québec!), la France peut se permettre de rayonner, avec sa langue comme moyen de diffusion de sa culture.

Toutefois, tout ce travail effectué par de Gaulle est parti en fumée. Car dès lors que la France a assujetti son armée à celle des États-Unis par le biais de l'OTAN, dès lors que la langue française s'éteint à petit feu des organes exécutifs et législatifs européens, dès lors que nos services publics pourtant parti prenante de notre identité, sont privatisés à tour de bras sous les coups de boutoir de Bruxelles. Nous perdons toute indépendance.
Or, le problème réside dans le fait que, tout ça, c'était déjà analysé par de Gaulle en 1962! Ainsi, par exemple celui ci avait-il déjà peur de la colonisation anglaise si cette dernière rentrait sans concession. Or, l'Angleterre depuis l'ère Tatcher a fait plié l'Union européenne.Tout était joué, l'Angleterre a montré qu'elle pouvait faire plier l'Europe, ce pays vassalisé par les États-Unis montrait de fait qu'il allait se servir de l'UE pour ses propres intérets sans faire de concessions. L'Europe indépendante des USA, demeure depuis lors, une confédération d'États à la botte des États-Unis. Et la France de céder partout et tout le temps.

Après la sacralisation des nations des siècles derniers, s'est substituée la négation des nation. Les nations c'est le mal ! On connait tous l'air de Renaud et Axel Red "les armes les drapeaux les patries les nations, font de nous de la chair à canon". Ce n'est peut être pas une référence en la matière.  Or, ce diagnostic est un contresens total. Car l'exemple de l'Union soviétique, peut nous permettre de comprendre que la nation peut rendre un peuple fier. Elle n'est pas une explication crédible aux guerres. Et pourtant, c'est la dessus que s'est construite l'UE: sur la négation des nations. C'est ce Jean Monnet qui nous l'a vendue. Et sous de Gaulle, nous y résistions! Mais quand le néo conservateur Giscard commence, à nous vendre le Système monétaire européen, début de la perte de souveraineté monétaire, là tout change. Ces théories nauséabondes sont sensés nous faire comprendre qu'il faut oublier les nations, donc la France d'oublier sa spécificité et se fondre dans le moule libre-échangiste sous l'égide des américains.

C'est la que l'action de Nicolas Sarkozy intervient. Insérer la France dans la mondialisation officiellement, fondre la France dans le monde du fric en oubliant ses valeurs, officieusement. Évidemment, la France ne peut pas faire ce qu'elle veut. On peut donc me dire que je suis un démagogue qui ne vis pas avec nos réalité: mondialisation, Europe etc. Or, justement, si après la mort du Général de Gaulle, l'Europe avait continué de protéger les intérêts des Français, et même protéger tout cours, au lieu de la mettre au service de l'Allemagne (réputée sérieuse, par les... monétaristes bien sur!), des banques et des entreprises. Mais les eurobéats me diront: Pourquoi toujours la France, vous n'avez pas le plus gros PIB, ni la plus grande population comme l'Allemagne, alors arrêtez de vouloir diriger. Le problème, c'est la France qui est à l'origine du marché commun et de l'Europe. C'est nous qui avons tendu la main aux allemands pour contrer les Anglais. Et aujourd'hui, on voudrait nous dire arrêtez de penser qu'à vous? Et bien voilà, la France a cédé: elle n'a plus la maitrise de sa monnaie, ni de ses frontières et 80% des lois votées par le parlement proviennent de Bruxelles.

Les Français, surtout sous de Gaulle jouissaient d'une image arrogante dans le monde entier. Car la politique d'indépendance du Général passait souvent par des piques lancés aux américains. La France énervait, narguait, mais menait sa propre politique. 
C'est pourquoi beaucoup d'institutions internationales sont dirigées par des Français. Les Français sont réticents quant aux libre échange? Et bien on va mettre un Français, Pascal Lamy pour nous faire croire que ce sont des politiques qui avantagent les Français. Strauss Kahn au FMI, et bien sur la Trich' alias Trichet à la BCE. C'est d'ailleurs pour cela que, 2 agents espions américains, les fameux Pères Fondateurs (majuscules obligées!) Schumann et Monnet ont été embauché, car si la création européenne est une une création Française, il en sera plus facile pour eux de l'accepter comme telle.  
"Dans le monde il n'y a qu'une alternative : commander ou obéir". Ce vieil adage Napoléonien est riche d'enseignement, mais malheureusement, la France et nos dirigeants, depuis Giscard, ont choisit l'obéissance.


Au total, la France semble être vaincue, écrasée. Ce qui ne doit pas l'enterrer pour autant. Il faudrait à tout prix réagir pour enrayer cette spirale, qui nous mènera tôt ou tard, à la déchéance. Sarkozy est l'exemple parfait d'une France qui cède, qui se soumet pour faire plaisir aux américains, la réintégration dans le commandement intégré de l'OTAN place l'armée française sous l'égide américaine le tout, sans aucunes conditions. De fait, c'est tout l'héritage gaulliste, d'une France indépendante et sure d'elle même qui a disparu.


PS: Je remercie 1000 lecteurs qui ont trouvé le temps et le courage de me lire.

dimanche 7 mars 2010

Le mirage De Villepin.

La classe. L'élégance. Ce que Sarkozy n'a pas, De Villepin l'a. Grand diplomate, énarque, Villepin est un homme des cabinets.
Après la folie de l'affaire clearstream, qui n'est que la face cachée des coups tordus qui se trament à l'abri des arcanes du pouvoir, Villepin est sorti grandi. Pourquoi, après son bref passage à vide revient il en force? Quels ont été ses moyens d'action? Ici, nous nous pencherons sur quelques faits qui tendent à montrer qu'assurément, de Villepin n'est pas une alternative crédible.

Commençons toutefois par un petit éloge. Car il est vrai, Dominique De Villepin, alias DDV, possède beaucoup d'atouts. D'une part, tout le monde s'accorde pour dire qu'il incarne cette certaine idée de la France chère à De Gaulle, cette envie de hisser la France au sommet. Avec ses nobles moyens il est vrai. Aussi, il porte sur ses épaules la carrure bonapartiste, l'homme fort, le leader. D'autre part, il incarne non plus théoriquement comme le PS, mais dans l'action, une opposition féroce à Nicolas Sarkozy.
Néanmoins, si DDV est sur le devant de la scène, c'est justement parce qu'il incarne cette résistance au roi Sarkozy. La soif de vengeance de ce dernier aura conduit Villepin a être populaire chez les antisarkozystes, sans pour autant avoir un vrai programme d'opposition, j'y reviendrai.

Mais arrêtons nous pour les compliments. Car le but n'est pas ici pour faire de la promo à DDV. Bien au contraire. Même si la rigueur nous impose toutefois d'être le plus objectif possible.
Premier point qui à mon sens, est la pierre angulaire de cette mascarade: le gaullisme. De fait, les politiques DDV inclu, se permettent à tort et à travers de faire référence à De Gaulle, à la grandeur du gaullisme. Car Charles de Gaulle est qu'on le veuille ou non, le dernier héros de notre histoire. Il a encore une grande place dans le cœur des Français, c'est indéniable. Par conséquent, bon nombre de politiques l'invoquent sans cesse. C'est le cas de Bayrou notamment. Je regardais intéressé un interview de Bayrou, quand celui ci a  le culot de comparer sa traversée du désert avec celle qu'a connu De Gaulle de 1946 à 1958 ! Je légitime ce qui m'arrive en faisant référence à de Gaulle, pour montrer aux Français que non, je ne suis pas mort. Ridicule.
Bien pire, dans les sommets de l'État, un homme a réussi à faire croire à tout le monde qu'il l'était: cet Homme, c'est Nicolas Sarkozy. Il est tout simplement aux antipodes de la définition gaulliste. Libéral, pro américain, rabaisse régulièrement la France à l'étranger (...), Sarkozy est tout sauf Gaulliste. Et pour cause, il le sait très bien, c'est pour cela qu'il a engagé le "gaulliste social" Henri Guaino comme plume et conseillé spécial. La aussi tout aussi trompeur. Car, jamais De Gaulle cependant son franc-parler, n'aurait pu dire que "l'Homme africain n'est pas rentré dans l'Histoire". La plume de Sarkozy n'est pas Gaulliste, pas plus que le perroquet qui les répète sans même savoir ce qu'il dit.

Dès lors, l'utilisation à tort du mot "gaullisme" se révèle manifestement fallacieuse. Fallacieuse parce qu'elle induit les Français en erreur. Évidemment, se réclamer du général de Gaulle, cela sonne vrai et honnête. Ça, tout les politiques le savent, et en jouent. Or, à mon sens, l'usage du terme "gaullisme" ne doit pas servir les intérêts d'une clique politique aux idées souvent contraires à celles de De Gaulle!
 De même, ce n'est pas parce qu'on se veut rassembleur que l'on est Gaulliste. Car le gaullisme constitue à lui tout seul un paradigme. Une vision de la France et du monde. Lorsqu'on lit le chef d'œuvre de Alain Peyrefitte "C'était De Gaulle", on se rend vraiment compte que le gaullisme, c'est avant tout la volonté de protéger les intérêts des Français, par une politique de grandeur et honnête. On a  d'ailleurs pour coutume de retenir sa volonté de payer lui même ses factures d'électricité.
Non, les idées de De Gaulle méritent mieux que d'être vulgarisées et utilisées par des gens Guaino et autres pseudo gaullistes.

Ainsi, après avoir analysé comment, au plus au sommet du pouvoir, le mensonge gaulliste s'est propagé, revenons au cas Villepin. Car la aussi, l'imposture est manifeste. Dès sa sortie du tribunal, fidèle aux bonnes habitudes, De Villepin se réclame du général, décrétant son envie de créer un grand rassemblement autour de lui. Très bien.
De Villepin gaulliste? Le général s'en retournerait dans sa tombe! Qui a apposé sa signature, scellant ainsi la quasi privatisation d'EDF alors qu'elle proposait une fourniture d'électricité encore très peu coûteuse à l'époque? Faire de grands discours à l'ONU c'est bien pour montrer à quel point on est obsédé par la grandeur de la France Toutefois, céder devant les directives de la dogmatique et très libérale Commission européenne, ça c'est pas digne de la grandeur de la France.
Continuons, les Français ont la mémoire courte pour tomber sous le charme villepiniste, car Villepin fût l'un des Premiers ministre le plus impopulaire de la Vème République. Logique, quand nous n'avons jamais été confronté à l'exercice du suffrage universel. Ironie du sort, Villepin me fait penser à toute cette clique de  technocrates Bruxellois qui  voguent dans les sommets du pouvoir européen, sans jamais être élus, et par conséquent, sans aucune légitimité.
Enfin et surtout: le CPE. L'argument économique est le suivant: les patrons recruteront plus facilement si les emplois sont plus flexibles. Jamais une réforme n'a pu à ce point, discriminer la jeunesse française. En d'autres termes, on a besoin de toujours plus flexibiliser pour donner un emploi (précaire) aux jeunes. Quitte à ce que ce soit un emploi d'un an, tant pi c'est un emploi quand même. Comme la formation d'apprenti, on travail beaucoup pour 600€ par mois, à ce prix là bien sur qu'il y'a du travail. En fait, le CPE consiste à faire payer à la jeunesse Française, les excès de la mondialisation totale, celle qui fait travailler des enfants asiatiques pour une bouchée de pain et qui concurrence de façon déloyale les travailleurs occidentaux. Or, au lieu de faire payer ça aux jeunes travailleurs, pourquoi ne pas de protéger nos emplois par une politique monétaire moins rigoureuse, ou encore par une taxe (carbone par exemple) aux frontières de l'Europe, pour renchérir le prix des produits chinois. Car ce dumping écologique, fiscal et social ne peut plus durer. Ou alors on persiste à offrir des emplois au rabais, précaire et peu rémunérateurs.
Au total, tout ces excès là, ce n'est pas aux jeunes Français de les payer ! D'autant que ces théories absolues et dogmatiques sont biaisées, la preuve, la baisse de la TVA dans la restauration devait créer 20000 emplois. Malheureusement, nous sommes encore loin du compte.

Au total, De Villepin est libéral, par conséquent, ses idées ne sont pas novatrices, et ne sont là non plus, aucunement similaires à celles de de Gaulle. Son image s'est construite grâce aux médias, qui participent à la politique "people". C'est pareil pour Fillon qui du jour au lendemain, se retrouve adulé par la presse Française, notamment par le Point.
Finalement, d'autres alternatives sont plus cohérentes et crédibles, Nicolas Dupont-Aignan par exemple symbolise cette droite honnête à mon sens parce qu'elle n'a pas été pervertie par les idées reagano-tatchériennes et parce qu'elle vise réellement l'intérêt des Français.


Malgré la haine qui les sépare, Villepin et Sarkozy ont les mêmes idées, aujourd'hui manifestement biaisées. Le villepinisme n'apportera rien de nouveau à la France, si ce n'est de nouveaux discours démagogiques et pseudo gaullistes sensés piéger les Français. Indubitablement, Villepin fait parti de cette droite conservatrice qui a trahi la droite gaullo-keynesienne qui fit pourtant  les grandes heures de la France.