jeudi 18 novembre 2010

Qu'est ce qu'être gaulliste aujourd'hui ?


Réponse aux questions de Richard Patrosso, journaliste à agoravox.


Vous êtes jeune et né après la mort du Général de Gaulle. Et pourtant, vous vous revendiquez du 
Gaullisme. Comment donc êtes-vous devenu gaulliste ?

Il y a bien des Jeunes socialistes non ? Idéologie bien plus ancienne que la gaullisme... Par conséquent, on peut se réclamer de l'action d'un homme, qui date de seulement 60 ans.
Le gaullisme m'a touché en ce qu'il présente déjà un programme politique, social pour la France. La lecture des Tomes d'Alain Peyrefitte "C'était de Gaulle" ont été une révélation pour moi, tant on se rend le général était lucide, et clairvoyant. Bien sûr, il y a les faits qui démontrent constamment la lucidité des idées gaullistes d'aujourd'hui : crise de l'euro, problème des frontières avec l'affaire des Roms, le partage des profits de plus en plus en faveur du capital qui est totalement contraire à notre idéal de partage capital-travail (...). Dit autrement, tous ces faits ne peuvent que conforter dans cette certaine idée de la France...


Qu'est-ce qu'être gaulliste aujourd'hui ?

J’ai pour coutume de dire que la politique du Général doit servir de boussole. Autrement dit, le gaullisme doit guider la France. Nous devons nous inspirer -j’insiste sur ce terme par opposition au terme reproduire- de la politique du Général axée sur un État interventionniste, qui reprend ses droits régaliens, notamment la création monétaire, qui lui a été volé par les banquiers privés. Ces deux points fondamentaux doivent nous amener à remettre en question l’Union européenne d’aujourd’hui. Car l’Europe à 27 est un bourbier dans lequel la France s’enfonce lentement mais sûrement. La BCE, qui mène une politique purement au profit des rentiers, est totalement à l’opposée des besoins de la France. La manifestation la plus cruelle de cette politique est le chômage de masse qui mine actuellement notre pays. Au vu de son dynamisme démographique, il est nécessaire et urgent que notre Banque centrale nationale - débarrassée des dogmes ultra-libéraux - puisse créer la monnaie elle-même, impliquant par là-même un retour à un franc dévalué qui conduira à une relance de nos exportations, à une hausse des profits et donc, in fine, de l’emploi. De même, la France doit retrouver la maitrise de ses frontières sur le plan commercial d’une part, sur le plan de l’immigration de l’autre. Car on ne peut pas laisser le libre échangisme total appauvrir à ce point notre nation. Emmanuel Todd et même Maurice Allais l’ont démontré. Sur le plan de l’immigration, la France doit retrouver une politique plus rigoureuse, ce qui implique notamment une remise en cause du droit du sol et un durcissement d’accès à la nationalité française.



Le Général de Gaulle a été considéré comme le sauveur de la France parce qu'il a permis de vaincre l'Occupant, ce nazi qui gazait des gens dans des camps. Aujourd'hui, les camps ont disparu, mais des gens sont expulsés dans des Pays qu'ils avaient quitté pour échapper à la mort. La France, patrie des Droits de l'Homme qui, dans ses lois, par deux fois (1981 et 2007), a aboli la peine de mort, est un État qui renvoie des gens se faire tuer. Est-ce un échec dans la victoire sur le III° Reich ? Avez-vous le sentiment d'être en 1940, sur ce plan-là ?


Cette comparaison est fallacieuse. La France qui expulse les Roms n’est nullement nazie ou hitlérienne. Rocard lui-même disait "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. L’Angleterre, qui a la maîtrise de ses frontières, renvoie aux frontières les étrangers non-désirés. La France se voit ainsi contrainte d’accueillir les immigrés que les Anglais refusent. La "jungle" de Calais, c’est ça : des gens qui souhaitent passer la frontière anglaise ! On ne peut pas continuellement peupler la France d’étrangers. Certains quartiers à Paris sont déjà totalement étrangers : Gare de l’Est, la Chapelle, Barbès (...) et certaines belles âmes nous expliquent que la diversité est nécessairement bonne. Mais non, car dès lors que ces populations sont plus nombreuses que les autochtones, ce sont leurs coutumes qui priment : nourriture halal, femmes voilées, prières dans les rues. La France est un pays ouvert, qui, à mon sens, doit accueillir des Arabes, des Noirs, des Jaunes. Cependant, on ne peut pas faire venir des populations étrangères sans leur donner un boulot, sinon la France devient un bouc-émissaire parfait. De fait, les jeunes algériens qui vivent en France la haïssent, d’une part parce qu’il y a toujours le problème de la colonisation et d’autre part parce que celle-ci n’a plus rien à leur offrir.
La politique du Général de Gaulle était claire : strict contrôle de l’immigration. Or, fut-il pour autant un dictateur Nazi ? Je ne le crois pas. Celui-ci disait à Peyrefitte :" Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront 20 puis 40 ?".


"De Gaulle a donné à la France un éclat qu'elle n'avait pas connu depuis Louis XIV et Napoléon. Ce n'est quand même pas si mal.[...] De Gaulle l'a prise par deux fois, alors qu'elle était au fond de l'abîme ou qu'elle y roulait, et l'a remise sur pied par la seule force de sa volonté."
Malraux /C'était de Gaulle/.




Vous êtes un militant de Debout la République et non de l'UMP. Ce dernier parti n'a rien de gaulliste ? Vraiment ? Quand ses adhérents se réclament du Général de Gaulle, ce sont des menteurs ? Quelle est votre différence avec l'UMP ?

L'UMP a cette contradiction fondamentale : elle se réclame du gaullisme tout en trahissant constamment ses mythes fondateurs. Ainsi, je vais donner un exemple récent. On entendait François Fillon expliquer doctement que les détracteurs de l'euro s'étaient tromper sur toute la ligne et que l'euro restait solide (...). Bref, un discours d'européiste convaincu. Or, de qui se réclame François Fillon ? De de Gaulle. Qui était son mentor ? Philippe Séguin, un des plus fervents opposants à Maastricht et à la monnaie unique. On se rappelle tous d'ailleurs, de ce discours historique de 1992. Nicolas Sarkozy, lui, voue un culte aux États-Unis et ne s'en n'est jamais caché. Par exemple, il nous a réintégré dans le commandement intégré de l'OTAN.

Pourquoi avez-vous choisi Debout la République ?

C'est un parti libre, indépendant, et, à mon sens, le plus à même de représenter les souverainistes. On parle beaucoup du FN en tant que parti d'opposition. Or, le FN joue un rôle nauséabond dans la démocratie dans la mesure ou il incarne le vote de la colère et des "anti-tout". A DLR, nous avons une réelle réflexion sur l'Europe, l'éducation, la nation, la sécurité. Autrement dit, nous avons un réel projet de société à présenter au Peuple français. DLR présente ainsi  un programme comprenant 101 propositions. Ce faisant, et de manière plus globale, nous proposons aux Français de reprendre le pouvoir qu'ils ont perdu de manière patente en 2005 lorsque Nicolas Sarkozy a fait passer le Traité de Lisbonne au Parlement malgré le NON qui l'emportait alors à 55%.

mardi 19 octobre 2010

Décryptage d'un tract de l'UNEF

Ce matin, en me dirigeant vers la Fac, j'ai été cueilli par des militants de l'UNEF qui m'ont alors donné un prospectus dans lequel ils y dénoncent la réforme des retraites. Je me réserve ici donc un droit de réponse à ce qui y est proposé et, à l'appui du tract, démontrer à quel point les dénonciations qui y sont faites sont remplies d'approximations et inexactitudes, et place les étudiants dans un position victimaire.
Pourquoi s'attaquer à l'UNEF et non aux syndicats "classiques"? Je m'attaque à l'UNEF car en tant qu'étudiant, je préfère me concerter sur mon domaine précis. Autrement dit le domaine universitaire et non le domaine du travail (CGT...) qui ne me concerne pas (encore). 

Dans la quasi totalité du tract diffusé, l'UNEF ment. Elle ment en faisant croire que c'est un adieu à la retraite par répartition : " nous défendons une société qui donne à chacun la possibilité de bénéficier de la solidarité intergénérationnelle". Ah ? Et est-ce le projet gouvernemental qui remettrait en cause ce principe ? A ma connaissance non. En fait, nous avons là une pure mystification. L'UNEF serait le garant de la retraite par répartition quand le gouvernement en serait le destructeur. Or justement, en reculant l'âge légal de départ à la retraite, on permet au système de répartition de se rééquilibrer un tant soit peu. Nous savons bien évidemment que cette réforme est insuffisante et optimiste parce qu'elle table sur une croissance forte. Mais en instaurant le départ légal à la retraite à 65 voire 67 ans, le gouvernement se suiciderait politiquement. La réforme de l'âge légal est donc juste quoiqu'incomplet. Comme je l'ai dit dans un précédent billet, le réel problème c'est le recul de l'âge maximum de 65 à 67 ans. Or, ledit problème n'apparait guère dans le tract de l'UNEF. Ils nous expliquent également que cette réforme va "contre leurs droits". J'aimerais bien savoir de quels droits parlent t-ils... Mais manifestement, c'est plutôt le droit de milliers d'étudiants voulant étudier qui est violé.

Mais le plus frappant dans ces tracts UNEFiens, ce n'est pas tant l'aspect totalement utopique des réformes proposées - bien qu'elles soient quasi inexistantes -, mais surtout l'aspect victimaire. Ces tracts sont constamment en train de pleurer sur la condition étudiante. Comme si étudier en France se faisait dans des conditions inhumaines.  Pour cela, je vais prendre ma situation personnelle. Ça tombe bien, je suis moi-même boursier. D'une part, les droits d'inscription à l'Université sont nuls lorsqu'on est boursier, d'autre part, les plus pauvres bénéficient à la fois de bourse et d'APL si besoin. L'État fait donc tout pour assurer à l'étudiant une vie décente. Le gouvernement - pour une fois bien inspiré - a même augmenté les bourses de 6%. Mais l'UNEF pleure en nous expliquant que "les jeunes sont devenus une sous-catégorie de citoyen". Pourtant, la condition étudiante est loin d'être laborieuse. De fait, il suffit de regarder ailleurs : les écoles en Angleterre et aux États-Unis sont presque toutes payantes, privées et très chères. En France, en plus d'avoir un système gratuit et public, les étudiants sont subventionnés ! Et c'est tant mieux d'ailleurs. Mais qu'on ne vienne pas dire en retour qu'en France, les jeunes sont des sous-citoyens non considérés. Ces phrases toutes faites ne servent qu'à attiser la haine de certains étudiants, qui finiront dans la rue pour montrer qu'ils existent.

En outre, nous pouvons voir également ceci " nous aspirons à bénéficier des mêmes droits que nos ainés : une retraite solidaire à 60 ans !". J'ai au début crû que c'était une blague. Mais non c'est très sérieux. Car comment peut-on croire qu'en 2060, l'âge ou notre génération ira en retraite - approximativement -, les paramètres n'auront pas changé ? De même, je ne vois pas en quoi la retraite à 60 ans serait solidaire, et celle à 62 ans ne le serait pas... Dès lors, comment faire confiance à un syndicat qui nous explique que dans 50 ans, la retraite à 60 ans devra continuer d'exister ? 
Les mêmes droits sociaux que nos aînés... Le problème, c'est que nos "ainés" ont été la génération archi privilégiée. Et la gauche au pouvoir a accentué les privilèges. Ainsi pendant les 30 glorieuses, l'inflation oscillait entre 10 et 15%, ce qui permettait d'accéder plus facilement à la propriété. Parfois, les taux d'intérêts étaient même négatifs : on remboursait au banquier moins en valeur réelle que ce qu'on lui avait emprunté auparavant. De même, l'accès sur le marché du travail était aisé, tant la pénurie d'emploi était manifeste à l'époque. Sous Mitterand, on a décrété la retraite à 60 ans mais même Jacques Delors à l'époque était opposé. Cette décision était juste dans la mesure ou ceux qui étaient nés en 1920 avaient connu presque 2 guerres, la retraite à 60 ans ( en 1980 donc) était plus que normal. Mais aujourd'hui, avec la mise en concurrence des modèles sociaux, les marges de manœuvre sont très étroites. Or, qui a signé l'acte unique européen ? La gauche. Qui a préparé Maastricht ? La gauche. Qui a concédé à l'Allemagne le fait d'avoir une gestion rigoureuse de la monnaie et le statut d'une banque centrale indépendante dont le seul rôle est de lutter contre l'inflation ? Encore la gauche ! La gauche, à laquelle l'UNEF appartient idéologiquement, la plupart étant au MJS, et assimilés. Dans l'Europe, c'est toujours le moins disant social qui gagne. Ryanair veut le droit social irlandais en France, il ne l'a pas ? Très bien aurevoir. la France, et tant pi pour les 1000 emplois sacrifiés. Voilà l'Europe d'aujourd'hui, c'est la mise en concurrence permanentes des modèles sociaux. N'était-ce pas Barroso qui disait qu'il restait aux PECO "l'arme fiscale" pour attirer les entreprises ? Je veux dire aux UNEFiens que vous manifestez contre des réformes structurelles que le système nous oblige à faire. Vous chérissez des causes utopiques "les années d'études doivent être prises en compte dans le calcul d'annuité", vous chérissez des causes de gauche, mais le système en lui même, vous ne le remettez pas en question. Pourquoi ne dîtes vous pas que la Commission européenne ordonne à la France de déplacer l'âge légal ? C'est marqué noir sur blanc pourtant !  S'en prendre à Nicolas Sarkozy c'est plus facile et ça mobilise plus je vous l'accorde, mais de fait, vous restez dans la pensée unique simpliste : "non au projet de réforme ! Par contre faire quoi je ne sais pas, bon peut-être commencer par prendre en compte les études comme années de cotisation mais..." Bref, contestation stérile.
L'UNEF ment également avec cette argument désormais célèbre mais parfaitement inexacte : "Sarkozy veut faire travailler vieux plus longtemps c'est un million d'emplois qui ne seront pas libérés d'ici 2016". Malheureusement, les les mises en pré-retraites de milliers de travailleurs n'ont pas permis d'améliorer la santé du marché du travail. L'économie n'obéit pas systématiquement à la règle : un poste libéré = un nouveau poste. Sous l'ère Jospin, les entreprises s'en sont surtout servi pour augmenter leur profit en réduisant leur masse salariale...

Ainsi donc, l'UNEF à travers un tract, nous a offert une belle leçon de démagogie, de misérabilisme, et d'inexactitude. Le problème, c'est que la plupart des lycéens et étudiants croient à ce tissu d'âneries évoqué plus haut. Et n'importe quel étudiant est aujourd'hui menacé de ne pas pouvoir étudier parce qu'une poignée de jeunes révoltés font croire que la condition étudiante est terrible.


Tract de l'UNEF.

dimanche 26 septembre 2010

Rentrée agitée

Nicolas Sarkozy a surement passé les pires vacances de sa vie. Malgré la luxueuse demeure "Cap-négrienne" de Carla, la quasi guerre civile, l'affaire Bettencourt, et aussi les retraites ont miné les vacances présidentielles. Pour couronner le tout, la grève du 7 septembre remet une nouvelle fois le pays dans un état de paralysie. Cela dit, loin de la vision bien-pensante - notamment socialiste - que les médias véhiculent, la plupart de ces affaires recèlent de non-dit. Certes, ces vacances ont affaibli le pouvoir actuel, de par les évènements qui se sont succédés et que j'ai succinctement évoqué plus haut. Néanmoins, et encore une fois, cela ne profite absolument pas au Parti socialiste, faute d'idées crédibles à présenter.. Le bipartisme qui s'est installé dans la démocratie française ( mais pas que ) a largement rendu le débat public très simpliste : si l'UMP dit blanc, le PS dit noir. Et c'est comme ça depuis des années. Ainsi, alors que l'Union nationale aurait dû être décrétée lors de la quasi guerre civile à Grenoble, les socialistes n'ont pas trouvé mieux que critiquer la politique dite du "tout-répressif" qui est tout à fait fausse. Nous y reviendrons bien évidemment. De même, bien qu'un billet ait déjà été rédigé à propos des retraites, il convient d'y revenir brièvement, notamment à cause du lien qui l'unit avec la manifestation récente du 7 septembre.

D'abord les évènements grenoblois. Ce qui s'y est passé est extrêmement inquiétant, à plus forte raison lorsque le ministre qui est sensé s'en charger se révèle incompétent. Car oui, Nicolas Sarkozy est président, mais il ne peut pas tout faire. Et, comme beaucoup il s'entoure de ses amis au gouvernement. Ça donne des Christian Estrosi, et des Brice Hortefeux, des nuls donc, pour parler très crûment - contrairement à Woerth dont nous évoquerons le cas plus loin. A force de vouloir s'entourer d'amis, Sarkozy a oublié de s'entourer de gens compétents en privilégiant la simplicité   plutôt que des gens comme Xavier Darcos ( grand léttré ) par exemple. Les échecs cinglants ne manquent pas : Dati, Joyandet etc qui décridibilisent fortement le gouvernement. Mais revenons au conflit grenoblois. Ceux-ci sont très alarmants dans la mesure ou les évènements sont de plus en plus violents et témoignent d'un profond "sans-gênisme" de ces barbares, et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, la police ne fait plus peur. De fait, le nombre de policier baisse de plus en plus afin de permettre au gouvernement de faire quelques économies misérables - 50 millions -, quand, dans le même temps, on accorde 17 milliards (!) d'aide à la Grèce. Dès lors, la désertion progressive des forces de police tend indiscutablement à son inefficacité, étant incapable de répondre à la demande de sécurité des français. Or justement, les français n'ont jamais autant ressenti le besoin de sécurité. La justice, quant à elle, ne fait plus peur non plus. Elle ne fait plus peur parce qu'elle ne sanctionne plus. En effet, depuis des années, la prison est vue comme un mal qu'il faut éviter au maximum, et que personne ne mérite de purger de longues peines. Alors on libère des criminels après seulement la moitié du temps de peine requis, on supprime la double peine qui permettait à l'État de renvoyer les étrangers qui semait le trouble sur le territoire, on a également supprimé la peine de mort sans la remplacer par aucune mesure dissuasive. Bref, nous avons à faire à une justice de plus en plus laxiste, des prisons de plus en plus chargées, des policiers de moins en moins nombreux, mais une insécurité qui est de plus en plus manifeste.

Venons en maintenant à l'affaire Bettencourt. Cette affaire met en lumière les différentes magouilles qui se passent au sommet du pouvoir. Pour autant, je soutiens Eric Woerth parce qu'il est un homme compétent. Le problème d'aujourd'hui, c'est qu'on s'étonne encore qu'il y ait des affaires. Or, les affaires et les magouilles ne sont pas l'apanage de Nicolas Sarkozy lui-même. Seul De Gaulle peut se vanter de n'avoir jamais pris dans les caisses de l'État. De fait, entre l'emprunt de Giscard qui ont ruiné les finances publiques au profit des rentiers, les "affaires" sous la sacro-sainte gôche humaniste mitterandiste, les emplois fictifs sous Chirac. (...). De même que nous savons tous que les milieux financiers ont de réels pouvoirs sur les politiques. La promiscuité est tout à fait choquante mais pas nouvelle. Par exemple, il y a 20 ans, M. Mitterand ne s'était pas interdit de faire rentrer Bernard Tapie au gouvernement en tant que Ministre de la ville, le copinage n'est donc pas spécifique à Sarkozy, mais à la quasi totalité des présidents que nous avons eu.



M. Bernard Tapie

Aussi, Eric Woerth s'applique simplement à proposer une réforme qui n'est pas la sienne mais celle de Raymond Soubie. Ce n'est pas son projet à lui à proprement parler. De même que cette idée de décalage de l'âge de la retraite n'est pas nouveau. Des économistes influents comme Christian Saint-Étienne, Jacques Attali proposent le report depuis pas mal d'années déjà : ce n'est donc pas une réforme tombée du ciel. Toutefois, Sarkozy avait juré ne pas avoir voté pour reculer l'âge de la retraite. Alors, qu'est ce qui peut l'avoir fait changé d'avis ? Très simple, c'est la pression mise par la Commission européenne sur la France pour que cette dernière recule l'âge légal de la retraite. Celle-ci, depuis des années se bat pour que la France quitte les 60 ans et un ami blogueur le rapporte très bien : [ La France se doit ] "d’entreprendre sans tarder une réforme complète de son système de retraite, afin d’en assurer la viabilité financière et d’élever l'âge effectif de la retraite", nous dit un rapport un rapport rendu à la Commission européenne. Par ailleurs, même sans cotisation au préalable, il était possible de partir à la retraite à 65 ans. Or, l'une des réformes les plus dégueulasses sous l'air Sarkozy consiste à faire passer cet âge à 67 ans. On pourrait nous rétorquer que de nombreux profiteurs bénéficient de ce système. Mais non, d'après une étude, le montant des retraites prises à 65 ans avoisine les... 400€ ! Le PS dans cette histoire est aux abonnés absent. Préférant faire de la récup' et s'associer aux syndicats pour la retraite à 60 ans. Évidemment, l'idée selon laquelle si ils sont élus en 2012 on remettra la retraite à 60 ans n'est que pure mystification. Ce n'est qu'un grand rideau de fumée qui cache le manque d'idée du PS, incapable de trouver des solutions autrement que par des taxes et des impôts.
Aussi y a t-il une volonté politique de Sarkozy de montrer au monde entier et, a fortiori, aux marchés que la France est réformable. Expliquons-nous. Il a entreprit une réforme des retraites sensée ramener le régime à l'équilibre. Bien. Si, à cause des grèves, Sarkozy fait marche arrière, ce serait un message très net aux marchés : la France est irréformable. Les investisseurs douteraient et les agences de notations nous dégraderaient. Les banques n'attendent que ça : pomper toujours plus le contribuable et la collectivité par le biais de taux d'intérêts élevés. 

C'est ce qui se passe en Grèce : 10% pompé sur le peuple grec. Là aussi, les politiques préconisées par le FMI et la Commission sont largement responsables de ce désastre. La Grèce est en dépression, et les émeutes continuent à Athènes. Or, la Grèce aurait pu dévaluer sa monnaie et ainsi atténuer le poids de la rigueur qui s'abat sur elle De toute façon, on a beau nous expliquer que ça aurait été pire, avec le drachme, rien n'est pire qu'une rébellion sociale due à une dépression comme c'est le cas actuellement. Pourquoi s'ingénier à garder l'euro en Grèce ? Parce que le fétichisme de la monnaie forte est largement rependu dans les couloirs de Bruxelles et du FMI. Une monnaie doit être forte, car elle permet aux détenteurs de capitaux d'avoir plus d'argent dans un panier de devises étranger. Admettons qu'un euro = un dollar. Si l'euro par la suite s'apprécie et monte à 1.5$. Cela veut dire qu'au lieu de n'avoir que que 2$ avec 2€ nous avons 3$ !  Plus l'euro s'apprécie face au dollar, plus les rentiers voient leurs pouvoir d'achat en zone dollar augmenter. Mais moins les petits exportateurs peuvent vendre leurs produits à l'étranger, puisque le taux de change leur est alors défavorable,  rendant l'export bien plus couteux, et par la même, conduisant à une baisse de compétitivité des entreprises. Lors de la crise russe faisant suite à la chute de l'URSS, le FMI a longtemps interdit à la Russie de dévaluer le rouble pour stabiliser la monnaie, persuadés que stabilité monétaire = stabilité politique - Trichet en est lui aussi convaincu. Bien que l'économie russe ait été complètement asphyxiée et le pays au bord du chaos, le FMI n'en démordait pas. Après des années de dépression, le gouvernement dévalua le rouble, et pu enfin retrouver le chemin de la croissance. Bref, la monnaie forte favorise les détenteurs de capitaux, le rôle du FMI et de la Commission est de faire bouffer des années de récession au peuple grec pour protéger la monnaie et par la même, les rentiers. L'UE peut se targuer de respecter les droits de l'homme et toutes autres niaiseries de ce genre. Foutaises : elle n'a que faire du peuple. Oui les grecs ont triché, mais les espagnols, et  les irlandais ? Pourtant, ces deux derniers avaient de faibles taux d'impôts sur le revenu et les sociétés ? Le paradis pour nos amis bruxellois ! Qu'ont-ils à dire pour leur défense ? Rien. C'est dommage, car ce n'est pas le cas grec, on ne peut pas mettre leur crise sur l'autel de la triche. Non là ils sont simplement victimes d'une monnaie adaptée pour personne, et sur laquelle on voue des populations entières au chômage de masse, et à la régression sociale. Cela dit, les délires bruxellois continuent de plus bel. Derrière ces gesticulations permanentes du président, et de cet afflux d'information, on en oublierait presque que l'UE va désormais examiner avant les Parlements démocratiquement élus les budgets nationaux. Seul le site Boursorama en a parlé, ou presque.  Autrement dit,  dans la discrétion la plus totale, la France vient une nouvelle fois de se soumettre aux exigences de la Commission. C'est d'autant plus fâcheux que nous allons donner ce pouvoir à des gens non-élus et qui ont déjà gravement fauté lors de la rédaction du traité de Maastricht en ne se préoccupant que de la dette publique. Or, si l'Espagne (par exemple) est dans un profond marasme c'est précisément à cause de la dette privée ! Ce sont donc à ces mêmes illuminés ultra-libéraux que nous allons donner ce pouvoir. Dorénavant, pour voter un budget, il faudra que la clique Barroso/Von Rompuy ( qui ne représente absolument personne ) donne son feu vert...


En Grèce, le FMI et la Commission qui imposent l'euro fort sont en train de mener le pays à une régression sociale sans précédent. L'Irlande et l'Espagne sont eux aussi dans une état critique (plus de 20% de chômage en Espagne !).


Lors de cet été, nous avons également pu mettre au premier plan l'échec de l'Europe de Schengen qui institue la suppression des frontières entre les États membres. Évidemment, les bien pensants voient dans cette suppression une formidable aubaine pour l'Europe fédéraliste, à l'instar de Denis Olivennes qui croit encore que frontières est forcément associé à barbelés et militaires. La France offre - et c'est tant mieux - des aides généreuses aux plus démunis. Elle est donc une terre privilégiée pour les immigrés. Or aujourd'hui, notre modèle social est en quasi faillite. Mais nous continuons à importer la misère venue de l'étranger, alors qu'il subsiste déjà 40% de chômage dans certaines banlieues ! Dit autrement, nous importons des chômeurs, nous importons la misère. Au lieu de tout faire pour trouver du boulot à nos jeunes de banlieues, on préfère surcharger les banlieues et continuer à ouvrir les frontières à l'Europe pauvre. Oh bien évidemment, les belles âmes ont été choqué par cette politique pseudo-vichyste. Les États-Unis par exemple. Rappelons toutefois que, les États-Unis ont un mur de 1000km qui les sépare du Mexique. De ce point de vue, inutile de jouer les grands défenseurs des droits de l'homme, sans parler de Guantanamo. Que chacun balaye devant sa porte avant de donner des leçons de morale. Les roms étaient en situation irrégulière sur le territoire français, il n'y a donc aucune raison de les garder, ceux-ci étant plus que susceptible de commettre vol, agression (etc...). On peut d'ailleurs se demander si ce n'est pas plutôt le président roumain qui devrait être accusé, car c'est trop facile de laisser une partie de sa population (non-désirée) s'enfuir. Ceci permet de ne pas voir les réels problèmes d'intégration de cette population en Roumanie. Et ce, malgré les milliards donnés par l'UE. 

En tout état de cause, ce qui s'est passé en France, ce n'est qu'un simple respect des lois républicaines. En revanche, ce qui est dommageable, c'est qu'une nouvelle fois, le gouvernement ait fait son beurre sur les expulsions, manœuvre politicienne ayant pour but de nous faire croire qu'aujourd'hui, il peut encore agir et qu'il est encore capable d'exercer sa souveraineté.


mercredi 28 juillet 2010

Contribution à la critique de Frédéric Martel

On ne se lasse plus de ces donneurs de  leçons. Dans un papier, Frédéric Martel - qui je reconnais, m'était alors inconnu -  expose sa thèse selon laquelle les français devraient se mettre au plus vite à l'anglais. L'anglais moderne, le français has been. Telle semblerait  être la thèse de ce sinistre personnage dont le torchon a été publié par Le Point dans le "rayon" Culture (!)
Je n'ai jamais commenté les articles des autres blogueurs ou journalistes. Je n'en ai pas la prétention, et ce n'est pas l'objectif  premier de ce blog. Toutefois, cet article de Martel foisonne de lieux communs, de contradictions, de paradoxes, mais surtout symbolise la pensée unique mondialiste qui souhaiterait adapter la vieille France à la mondialisation néolibérale anglo-saxone. Le marché est actuellement régie par les règles néolibérales tout droit venues des États-Unis. Ainsi les français devraient t-ils s'adapter à la langue anglaise, langue du marché, langue moderne.
Pour ceux qui n'auraient pas lu ce chef d-œuvre de leurs propres yeux je le joins ici. Pour les autres, je vais reprendre une liste non exhaustive de ses meilleurs passages, tout en les commentant plus bas.

Sans avoir peur du ridicule, Jean-Pierre Raffarin veut aussi limiter l'expression en anglais des patrons francophones du FMI, de l'OMC et de la BCE."

Des conneries, Raffarin en fait c'est indéniable. Toutefois, émettre l'idée que le français devrait être exclu des grandes institutions internationales est un non-sens. Et Raffarin l'a compris. Ainsi, lorsque Jean Claude Trichet arriva à la tête de la BCE grâce (ou à cause) des pressions provenant de Chirac et du Quai d'Orsay, il déclara "I'm not a French man" (qui lui valu d'ailleurs très justement le prix de la carpète Anglaise). C'est à cause de remarques comme ça que le Français se replie partout dans le monde. Que des grandes institutions soit menées par des Français qui nient presque leur propre langue, c'est quand même très fâcheux. Il apparait clair que les expressions anglaises en tout genre sont en train de tuer le français à petit feu. Ce qu'il y a d'étrange, c'est sa capacité à juger une langue. En quoi par exemple, dire hello serait t-il plus moderne que de dire bonjour? Si la langue française ne connaît pas le mot Smartphone, pourquoi essayer de l'imposer ?

"Si les Français veulent exister dans le monde d'aujourd'hui, ils doivent parler anglais. En Europe, ils ont perdu la bataille de leur langue car il est acquis que l'anglais est devenu, de fait, la langue commune de l'Union européenne (47 % des citoyens de l'Union le parlent). Aujourd'hui, moins de 25 % des documents de l'UE sont rédigés en français, quand il y en avait 50 % il y a vingt ans. Sur le terrain, la réalité est plus fragile encore : le français est de moins en moins parlé en Europe et la seule culture populaire commune aux jeunes Européens, c'est désormais la culture américaine"

Ce passage est extrêmement nauséabond. Car non, justement, si les Français veulent exister, ils doivent conserver leur culture. Le grand Fernand Braudel note quelque part  "La langue française est exceptionnellement importante. La France, c’est la langue française." En d'autres termes, selon Braudel, l'identité nationale française passe avant tout par sa langue. Si l'on abandonne cet héritage pour sombrer dans ce modernisme puant, nous sombrerons indiscutablement dans la grande masse mondiale anglo-saxone. Autrement dit, nous ne deviendrons plus rien. Si ce n'est un petit pays d'environ 70 millions d'habitants largement aligné sur le modèle américain.
Deuxième argument, Martel nous explique que le français est mort dans les institutions européennes. Le lecteur habitué de ce blog le sait déjà. Mais il sait aussi que si il s'éteint, c'est à cause du renoncement de ses élites à imposer une Europe à consonance française. Nous  ne devons jamais oublier que l'Europe reste et restera toujours une construction franco-allemande basée sur la coordination entre De Gaulle et Adenauer pour lutter contre justement, cette même menace anglo-saxonne. Cependant, l'entrée de l'Angleterre dans l'UE, contre la volonté de De Gaulle dans le marché commun, et de surcroît sans aucune concession du côté Anglais marquera les débuts d'une Europe toujours plus libérale, mondialiste, et soi-disant moderne. Toutefois, les français n'ont jamais été emballés par ce mode de société: ainsi ont t-ils toujours été défiants vis-à-vis de ce modèle, fondamentalement aux antipodes de leur culture. C'est donc devant la volonté des élites mondialisées - dont Martel semble manifestement faire partie - que nos dirigeants se couchent à Bruxelles. Martel nous dit bien qu'à peine 25% des documents sont rédigés en anglais. On connaît la suite dramatique, les élites toujours de plus en plus anti-nationales pro "gouvernement mondial" lâcheront de plus en plus du terrain et laisseront les anglais infiltrer toujours plus notre culture. Pour enfin, arriver jusqu'à la mort à petit feu de la langue française dans un espace - l'Europe - dont la France est pourtant la fondatrice (!)
En outre, inutile de se glorifier de notre jeunesse de plus américanisée. Certes, les jeunes portent des Converses, mangent Mc Do (...) mais restent toujours aussi nuls en anglais. Apparemment, et n'en déplaisent aux élites, les français ne seront jamais bons en anglais. Cela dit, ce ne serait que rendre la monnaie de la pièce tant on sait que les anglais parlent à peine français. Et indubitablement, le français est bien plus complexe,  bien plus compliqué - parce que bien plus riche - à apprendre que l'anglais.


 Frédéric Martel, digne représentant des élites mondialisées.


"(...) Nos exportations de livres diminuent : à part les marchés francophones, en Belgique, en Suisse et au Québec, qui constituent à eux trois presque 60 % de nos ventes de livres, nous déclinons presque partout dans le monde"

Indiscutablement, nos exportations de livres baissent dangereusement. Mais la faute à qui ? On ne peut que se gausser devant la nullité des auteurs actuels qui envahissent nos bibliothèques: de Marc Lévy à Guillaume Musso en passant par Anna Gavalda. Ainsi, force est de constater que notre "tissu" d'auteurs français se révèle très médiocre, et que par conséquent, ils s'exportent moins. Toutefois, je ne vois pas quel auteur d'origine anglo-saxonne peut se vanter d'être un cran supérieur... Tout en sachant que les anglais n'ont jamais eu un écrivain capable de rivaliser avec les plus grands auteurs français dont l'apport historique et culturel a été immense. Bien sûr, les anglais ont eu de grands écrivains: Hobbes, Locke, Wilde. Mais que pèse ce petit nombre de grands auteurs face à ces si nombreux génies que la France a porté: Hugo, Chateaubriand, Balzac, Zola, Voltaire, Rousseau. Et lorsque Martel s'en prend au français, on ne peut que se sentir ecoeuré tant notre patrimoine littéraire est l'un des plus riche au monde. Et ce sont ces auteurs là qui ont contribué à la beauté de la langue française, langue précise, langue géniale.

"La force de l'anglais vient aussi des nouvelles technologies, Google, Yahoo!, l'iPhone et Facebook ayant été inventés par les Américains, pas par nous"

Il faudrait préciser à Martel que personne ne nie la supériorité des américains dans le domaine de l'innovation. Personne. Depuis la chute de Londres, ce sont les États-Unis qui sont désormais le cœur du capitalisme mondial plus précisément Los Angeles et sa Sillicon Valley. Ils conservent (encore) leur capacité à attirer les cerveaux du monde entier. Toutefois, je dis cela en toute logique économique et de façon totalement objective. Or, on voit bien ici la capacité concrète des élites mondialisées à sacraliser les États-Unis quoiqu'ils fassent et de manière très peu objective. Autrement dit, Martel ne manque pas de nous rappeler qui est le dominant, qui est le dominé. Pour le dire de manière plus brusque, ils inventent tout, nous  français n'inventons rien. Mais ce n'est pas si simple: certes les États-Unis innovent, mais depuis Reagan, - et Todd le raconte très bien - ils vivent au crochet du monde. Le monde produit pour eux, travaille pour eux. Symbole d'une puissance qui, peut-être achète des Iphone à tout va, mais qui est sur un déclin inéluctable. Ce faisant, nous n'avons rien à envier à une société qui se tue à petit feu, en devenant une menace pour le monde entier, comme le rappelle très justement Emmanuel Todd. Néanmoins, nous savons que le modèle anglo-saxon a été mis à mal par la crise. Alors à quoi bon apprendre une langue qui va bientôt s'éteindre elle aussi, du fait de l'émergence de la puissance Chinoise. Apprendre l'anglais alors que le modèle anglo-saxon ne sera certainement plus d'ici peu, à quoi bon ? C'est pourtant un paradoxe bien réel, mais qui n'a pas l'air de troubler Martel plus que ça.

"Quant à Nicolas Sarkozy, on a honte que, dans les sommets internationaux, il soit le seul à avoir besoin d'une oreillette".

En vérité, c'est tout le contraire ! On devrait plutôt se féliciter du fait que notre président ouvertement américanophile ne soit pas de surcroît parfaitement bilingue. Les français ont besoin au moins d'un président qui représente la Nation et donc la langue. En tout état de cause, un chef d'État français s'exprimant en anglais serait un grave contresens historique, et une défaite sans précédent. On retiendra aussi du Général de Gaulle sa méfiance vis-à-vis de l'anglais. Ainsi prononçait-t-il "bébécé" au lieu de BBC. Question de fierté sans doute. Mais aussi question de respect envers son Pays, marquant par la même, la volonté française de ne pas sombrer dans l'uniformisation engendrée par la mondialisation.

Provocant, arrogant. C'est en ces termes que nous pouvons qualifier toute cette clique d'élite mondialisée. La France est une grande nation, un grand peuple. Elle n'a nullement besoin de recevoir des directives venant de technocrates apatrides non-élus, elle n'a, a fortiori aucunement besoin non plus de leçons venant d'élites mondialisées, dont la seule mission est de faire croire que la France n'est plus rien, pour mieux lui faire accepter l'uniformisation et la standardisation. Notons que l'Union européenne n'est qu'une marche de ce que les élites veulent: un monde sans Nation et avec le marché comme norme sociale et économique.
Quant à la langue française, elle est presque à elle seule le symbole de notre immense culture, tant sur le plan historique que littéraire. Elle est notre bien commun à tous, n'en déplaisent à ces donneurs de leçons.


dimanche 4 juillet 2010

Du problème des retraites

Si on ne réforme rien, c'est le chaos. Si on ne fait rien, on va à la ruine. Si on ne fait rien avant 2050, c'est 100 milliards de déficit. Ces quasi slogans relayés avec ardeur par les médias ne sont pas sans rappeler leur propagande de 2005 avec le Traité de Lisbonne. Français si vous ne dîtes pas OUI, c'est le chaos !
Et pour cause, dans cette réforme, que je serais plus tenté de qualifier de réformette est très loin de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Faisant pour l'instant fi de la pénibilité du travail, faisant aussi fi des régimes spéciaux de retraites le gouvernement s'est lancé dans une réforme incomplète. Toutefois, on peut mettre au crédit du gouvernement de n'avoir jamais évoqué le régime par capitalisation pourtant ouvertement  souhaité par des quotidiens comme Le Figaro.

En tout état de cause, le régime par répartition subit une crise de financement, mais aussi une crise politique du fait d'une individualisation de la société. Doit-on pour autant abandonner ce système, instauré il y' a plus d'un siècle et demi par Bismarck afin d'unifier l'Allemagne? Il favorise la solidarité entre les générations, et donc l'unification - voire la consolidation - d'une nation: l'alsacien cotisant pour le breton, le savoyard cotisant pour le normand. Enfin, il garantit un revenu pour tous les retraités.
Comparons maintenant au régime par capitalisation. Celui-ci mène clairement vers une marchandisation des retraites, lesquelles peuvent se retrouver quasi nulles dès lors que les bourses chutent. Dans un contexte de crise mondiale, ou les marchés boursiers se révèlent très volatiles, on ne peut pas placer toute son épargne au risque de tout perdre. Ainsi la crise asiatique de 1997 a t-elle ruiné des milliers d'épargnants américains...  En outre, quelle sera la réelle valeur des actions si 1 milliard de chinois et d'indiens seraient obligés de placer leur épargne en bourse ? Déjà bien peu représentatifs de la réalité économique, les marchés boursiers en seraient complètement déconnectés ! Ce faisant, le régime de retraite par capitalisation n'est absolument pas une réponse crédible à la crise du régime des retraites, mieux: elle est détestable.

Mais alors comment pouvons nous expliquer cette quasi faillite du système par répartition? Évidemment, on a toujours l'argument démographique: moins d'actifs pour plus d'inactifs. De telle sorte qu'en 2050, il n'y aura plus que 2 actifs pour financer une retraite. Y a t-il une autre explication ? Fort peu suspecte de bolchévisme, la Commission européenne nous dit que la part des salaires dans l’ensemble de l’économie française est passée de 66,5 % en 1982 à 57,2 % en 2006, soit une baisse de 9,3 points de PIB. Or, notre système, basé sur des cotisations sociales adossées au travail ne peut plus tenir du fait d'un partage de valeur ajoutée de plus en plus en défaveur du travail. Par ailleurs, nous pouvons en déduire 2 autres choses: d'une part, la retraite à 60 ans, était rendue possible par un taux de cotisation et une démographie favorable, et d'autre part, celle-ci relevait indiscutablement d'une mesure dite de "justice sociale" par Pierre Mauroy, Premier ministre de l'époque. Elle l'était à mon sens, uniquement dans la mesure ou elle concernait la génération touchée par la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis lors, il est évident que l'âge légal de départ à la retraite doit être repoussé. De la même manière, les régimes spéciaux doivent clairement être abrogés. Par soucis d'égalité, le public doit avoir le même régime que le privé, surtout lorsque l'on sait le nombre d'avantage supplémentaire qu'ils ont: sécurité de l'emploi notamment. 

Aussi, Xavier Bertrand nous explique doctement qu'il ne faut pas taxer ou baisser les pensions des retraités pour la bonne et simple raison que "ce sont eux qui consomment". La consommation étant notre moteur actuellement, il convient de ne pas augmenter l'impôt. Or, c'est une erreur de diagnostic manifeste. Les "vieux" sont ceux qui par définition ont accumulé toute leur vie. Ceux là même qui sont parti à la retraite à 60 ans, qui ont connu la croissance incroyable des 30 Glorieuses. Les taxer à coup de CSG reviendrait à les faire payer eux aussi, ce serait une mesure juste. N'oublions pas les "vieux" ne consomment pas tout, ils se constituent souvent une épargne que les jeunes entrant dans la vie active n'ont souvent pas. En faisant participer les "vieux", nous pourrions rendre du pouvoir d'achat au ménages actifs. Mais pourquoi le gouvernement ne le fait t-il pas ? Clairement parce que ce sont ces mêmes "vieux" qui ont participé au succès de Nicolas Sarkozy en 2007. En conséquence, le gouvernement trouve de fausses bonnes excuses pour exclure ces mêmes vieux de tout effort. Bruno Palier, chercheur au CNRS, appelle ça l'égoïsme des baby-bommers. Et on ne saurait lui donner tort. Enfin, outre la langue de bois de X.Bertrand, il y a aussi - et il convient de le souligner -, les mensonges de la publicité du gouvernement concernant les retraites. D'une part, elles ont couté 8 millions au contribuable, et d'autre part elle ne dit pas la vérité. Que nous dit-elle ? En 2018, le système sera en équilibre. Toutefois, ce que la pub ne dit pas, c'est qu'il sera en équilibre si et seulement si le pays est en situation de plein emploi. Autrement dit, en dessous de 5%... Cette prévision est assez cynique, surtout quand on sait que le mal français, c'est le chômage de masse contre lequel François Mitterand déclarait "avoir tout essayé pour le combattre".

Dès lors, comment faire pour pérenniser le système ? Les démagogues socialistes - si l'on m'autorise ce pléonasme - disent qu'il faut taxer le capital. Toutefois, ce serait faire une grave entorse à la sacro-sainte libre circulation des capitaux: pierre angulaire de la "construction européenne". Ainsi, quelle serait la réaction de la Commission de Bruxelles lorsqu'elle apprendrait que le gouvernement français souhaite taxer le capital ? On se souvient du triste épisode de Renault ou, malgré la volonté de Sarkozy, Bruxelles a immédiatement crié au scandale protectionniste. De plus, de quel capital s'agit t-il ? Des plus-values boursières ? Des transactions bancaires ? De l'épargne ? Bref, taxer le capital, mais quel capital ? Taxer les riches, oui mais à partir de combien sommes-nous riches ? A bien des égards, il manque ici une définition claire des termes employés. En tout état de cause, taxer les plus-values boursière, c'est se tirer une balle dans le pieds. La place de Paris étant déjà bien moins "compétitive" que celle de Londres, taxer ses transactions ferait fuir les investisseurs, ces derniers allant au plus rentable.

Il nous reste une donc une solution: la croissance. Souvent créatrice d'emplois, de consommation et donc, de revenus pour les caisses des divers organismes de l'État, elle est la clé de voûte du retour à l'équilibre tout aussi bien sur le financement de nos retraites. Néanmoins, voilà qu'une vague de rigueur s'abat sur l'Europe. Ainsi, il ne faudra compter sur les ménages pour consommer, ceci vont se tourner vers une épargne de précaution, peut propice à un retour à la croissance, à l'emploi, et donc à une augmentation des cotisations des retraites... Nous pourrions toutefois utiliser le levier monétaire. Mais non: nous n'avons plus la maîtrise de notre monnaie, et, étant (encore) sur-évaluée, elle ne permet pas de dégager de forts excédents commerciaux qui pourraient créer la aussi de l'emploi sur le territoire national.
Outre les problèmes économiques et démographiques, la réforme des retraites pose à mon sens un problème  philosophique. Pendant des années, les Hommes ont été contraints à des journées de travail inhumaines. Inutile de réécrire Germinal de Zola, mais dans ce cas, l'Homme a réussi à accroître sa productivité. Dit autrement,  nous produisons plus, et plus vite. A fortiori en France où notre productivité est l'une des plus élevée au monde. Sans forcément dire que je sois d'accord avec cet argument, force est de constater que c'est une problématique importante, et qu'il convient de ne pas l'écarter d'un revers de main: sommes-nous condamnés à travailler plus longtemps, alors que nous produisons mieux, et plus vite ?




Les syndicats peuvent protester, mais rien ne changera: le cadeau qu'avait fait Mauroy aux travailleurs ayant connu la guerre relevait bien d'une mesure de "justice sociale" pour cette génération uniquement. Le programme du parti socialiste est à cet égard insensé: taxer le capital alors que c'est un certains Jacques Delors qui lui a donné toute sa liberté au sein de l'UE paraît un brin démagogique. En tout état de cause, le gouvernement surf lui sur une vague de lieux communs et de mensonges pour mieux faire passer la réforme. Au total, nous assistons à une réforme bien incomplète et qui une nouvelle fois, révèle l'incapacité concrète d'une gauche de proposer sans parler de "taxe(s)", et d'un gouvernement aux ordres des marchés.

dimanche 13 juin 2010

De la démocratie en Russie et en Chine

Nous le savons, et l'Histoire nous l'enseigne, que la puissance dominante impose sa vision de la société et même du monde. Ainsi en était t-il de la France napoléonienne, qui début 19ème voulait exporter son modèle de société (lui même basé sur celui de l'empire Romain) avec pour pour principal argument son Code civil.
Comme le disait Thucydide, l'Histoire est un perpétuel recommencement. A ce titre, les puissances grandissent, s'exportent même. Du temps de la guerre froide, les 2 modèles capitalistes et socialistes voulaient s'exporter et imposer leur hégémonie, pas plus l'URSS que les États-Unis par ailleurs qui prétendent incarner les droits de l'Homme et la démocratie. Du moins, les manuels d'Histoire aiment à raconter que les États-Unis incarnent le pays des libertés, tandis que l'URSS le pays des restrictions. Beaucoup nous expliquent doctement que la Russie est une dictature, sans même comprendre  la nature et la composante de cet État géant. Il en va de même pour la Chine, qui est elle aussi sujette a cette critique.

Qu'est ce que la Russie aujourd'hui ?
Un grand pays sans nul doute. Non nous pouvons même ajouter LE plus grand pays au monde par sa superficie. Plus de 17 millions de kilomètres carrés. Une démographie chancelante (140 millions actuellement, déclinante chaque année), une économie qui dépend surtout de l'exportation des hydrocarbures (immenses réserves de pétrole, de gaz naturel notamment en Sibérie) mais aussi de l'industrie de l'armement auprès d'États tiers, un peuple néanmoins ressoudé devant un chef qui a restauré une fierté entamée par la période Boris Eltsine où le niveau de vie chuta considérablement et où des pans entiers de l'économie furent aux mains des oligarques eltsiniens, souvent de suroît proche des milieux occidentaux.

Alors cette Russie-là, tenue avant 2008 d'une main de fer par un Vladimir Poutine à la popularité toujours sans une égratignure, maintenant dirigée par un Dimitri Medvedev dans le discours bien moins virulent et autoritaire que Poutine, avons-vous intérêt à nous en rapprocher? Plus que jamais: notre intérêt de Français doit être dans le fait de recouvrer pleinement et entièrement notre souveraineté nationale dans tous les sens du terme. Cela n'exclut pas, à terme, une remise en question tant de notre appartenance à l'OTAN qu'à l'Union européenne. Toutefois, si cela peut paraître audacieux, nous dirons ceci: celui qui ne tente rien, n'aura rien. Alors certes, il serait pour le moment sans doute un peu hâtif - pour prendre l'exemple précis de l'Union européenne - de supposer un éventuel futur retrait (prévu par une clause du Traité de Lisbonne !). Il serait évidemment plus utile et plus raisonnable - pour le moment - d'essayer d'infléchir les politiques déraisonnables, politiquement, économiquement et socialement parlant se décidant dans les instances bruxelloises tant de l'Union européenne que de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Faisons valoir notre veto, opposons nous avec force par exemple, à tout élargissement de l'Alliance atlantique vers les frontières russes et travaillons d'arrache-pied dans la conclusion d'un véritable partenariat stratégique à pied d'égalité liant les nations européennes et la Russie, grande nation qui de tout temps a et appartient pleinement au continent (partiellement du moins) et à la culture européenne.  Enfin, ne perdons pas de vue un développement sans précédent au niveau mondial: le déclin avancé de l'Occident à proprement parlé et la montée en puissance  soutenue des nations émergentes faisant notamment parties du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine  Dans le monde multipolaire de demain, moult décisions ne seront plus seulement prises à Washington, Bruxelles, Londres ou Paris (ou ailleurs d'ailleurs  Mais aussi à Moscou, Pékin, Brasilia ou New Delhi. La France, a par conséquent une tâche historique: aider au rapprochement entre tous les peuples, combattre les idées reçues et éviter un possible "conflit des civilisations" hypothétique et coopérer pleinement et entièrement avec les puissances émergentes et dont la Russie est et reste un partenaire incontournable.

Il faut répondre à la question d'un point de vue géostratégique, et bien évidemment dans la défense de nos intérêts premiers de Français. Aujourd'hui, la nation française, embourbée dans une construction européenne anti-nationale, dénaturée, et dans une autre organisation (militaire cette fois-ci), l'OTAN, est hélas plus à même de poursuivre souverainement ses intérêts les plus légitimes. Une part non négligeable de nos politiques (économiques notamment mais pas seulement) se décident dans l'ombre, dans les coulisses du pouvoir notamment à Bruxelles mais ailleurs également. La Russie à ce titre demeure un partenaire de premier plan pour notre pays qui de l'Alliance franco-russe de 1892 conclu alors entre le président de la République française d'alors Sadi Carnot et le tsar de l'Empire russe Alexandre III à l'épopée du régiment Normandie-Niemen où soldats français libres comme soviétiques se battirent vaillamment l'hydre nazi et fasciste a toujours été une nation privilégiée par nombre de nos dirigeants. Le Général de Gaulle l'avait compris, les républicains et gaullistes que nous sommes le comprennent toujours. Une Europe forte de ses nations souveraines, des peuples, cette République européenne devrait inclure une Russie avec laquelle nous partageons un legs historique, culturel et je dirai même émotionnel commun. Alors nous entendons les critiques vis-à-vis de la démocratie, des droits de l'homme en Russie. A ce sujet comme dans d'autres, la République française doit être claire et doit bâtir une politique étrangère qui se tient: Non ingérence dans les affaires d'État à État, soutien à l'intégrité territoriale de tout État et là en l'occurrence à celle de la Fédération de Russie et défense de nos valeurs, certes, mais tout en ne donnant pas de leçon à ce grand peuple qui demande respect et égalité de traitement réciproquement. Ce faisant, les postures droit de l'hommistes qui consistent à systématiquement dénigrer une nation tout entière portée à la vindicte pour cause de "non-respect des droits de l'homme"  devrait cesser. La France comme la Russie méritent mieux et cette idée saugrenue et néo-impérialiste qui est celle du droit d'ingérence n'est pas une manière de mener à bien une politique étrangère. Enfin pour clore ce phénomène récurrent que certaines nations nous prêtent, celui d'être un peu un "donneur de leçons", nous ajouterons que le respect mutuel est la base de toute relation saine: si la Russie nous demande de ne point nous ingérer dans ses affaires internes, nous  demandons de même réciproquement. Et enfin, pour dissiper toutes les craintes, sachons que la Russie elle-même renforcera son État de droit sans que l'on lui demande expressément de le faire, les dernières déclarations du président Dimitri Medvedev sont encourageantes à cet égard et méritent attention.
Fort de cet exemple russe, nous voyons donc que cet idéal démocratique mondial semble être une illusion pour beaucoup si portée de manière arrogante et souvent, osons le dire, néo-impérialiste. Il convient donc aux peuples eux-mêmes, seuls dépositaires de leurs souverainetés respectives, de déterminer leurs destins à chacun en toute indépendance.

Venons-en maintenant à cette grande nation pluri-millénaire qui est la Chine, communément nommée Empire du milieu, expression chinoise d'antan démontrant déjà l'influence de ce mastodonte asiatique. De fait, il convient de ne pas prendre le peuple chinois pour un peuple féodal. Or, indiscutablement, les pressions des droitdl'hommiste pour imposer la démocratie conjuguée à la pression des américains pour réévaluer le Yuan ne peuvent qu'éloigner la Chine des valeurs occidentales d'une part, et indique à la Chine la voie "raisonnée" à suivre d'autre part. Car la Chine ne peut pas se permettre d'instaurer une démocratie. De même qu'elle fait ce qu'elle veut avec sa monnaie: il n' y a que nos amis de la BCE qui prétendent à une monnaie forte et qui s'inquiètent lorsque celle-ci baisse.
En outre, contrairement à ce que les gens croient, la Chine n'est pas une pays, c'est un empire constitué d'immenses territoires morcelés et de surcroît, souvent entrain à de nombreux conflits au sein d'eux mêmes (confère le problème des Ouïgours). Le Tibet est, à cet égard la parfaite illustration. Une région déclare faire sécession, il semble normal que le gouvernement chinois intervienne. Peut-être pas par la force certes, mais il doit néanmoins intervenir pour assurer l'unité de la nation. Ainsi en  irait-il de même si la Bretagne ou l'Alsace déclarait faire sécession. On peut comprendre les réticences chinoises  vis-à-vis d'une espèce d'intrusion occidentaliste dans ses affaires intérieures. Il y a un peu plus de 20 ans, le premier secrétaire du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS) Mikhail Gorbachev lançait sa fameuse Glasnost qui instaura davantage de liberté d'expression. Quelques années plus tard, URSS n'était plus. La Chine sait que si elle instaure la démocratie sous impérium occidentaliste, il se peut fort qu'elle subisse le même sort funeste qui amena la fin de l'Union soviétique. Par conséquent, hâtons-nous de tout sentimentalisme et défendons l'idée d'avoir des relations fortes et raisonnables avec cette grande puissance (voire superpuissance) du monde de demain qui est la Chine et cessons toute politique d'ingérence qui de toute façon serait par essence contre-productive. L'ère du droit d'ingérence doit être révolu et celui d'un équilibre rationnel des puissances du monde revenir en force tout en défendant la Charte de l'Organisation des Nations Unies et ses principes intrinsèques. Par ailleurs, nous connaissons les problèmes de la Chine: faiblesse de la demande intérieure (40% de son PIB) du fait d'un Yuan faible (privilégiant l'export), consommation atone à mettre en partie sur l'autel d'un taux d'épargne très élevé,  problèmes démographiques liés à des politiques malthusiennes en la matière (...) qui ne se résoudront pas par l'unique démocratie. Enfin, n'oublions pas que nous, européens sommes très mal placés pour donner des leçons de démocratie dès lors qu'une Commission européenne intégralement non-élue s'est donnée pour but de détruire les États et ses services publics qui les composent.


Dans ce billet, nous avons tenté de démontrer à quel point l'arrogance du monde occidental vis-à-vis de la Chine et de la Russie était patente. Critique des USA sur le Yuan alors que eux aussi jouent sur la monnaie pour doper leurs exportations, et critique sur le thème de la démocratie. Or, indubitablement, nous devons mettre au crédit de V.Poutine sa capacité a avoir restauré l'autorité de l'État après qu'une  poignée d'oligarques s'était accaparée des ruines de l'économie ex-soviétique. Quant aux Européens, dont les droit de l'hommistes sont parfaitement représentés par Kouchner et consorts devraient plutôt faire profil bas quand on voit la capacité de l'UE et de sa Commission à nier les peuples en permanence.


Par Deniz Servantie et Stanislas Korst.

dimanche 9 mai 2010

La France mérite t-elle une (énième) rigueur ?

Une telle question  mérite de retenir l'attention de tous les Français. Pour s'en convaincre, nous devons toutefois comparer notre situation à celle de la Grèce, et peut être anticiper les risques qui peuvent en découler.
Et de fait, il convient de revenir sur le cas grec qui évolue de jours en jours. Après avoir menti sur ses comptes, la réalité économique a rattrapé le pays. Et de quelle façon ! Les spéculateurs, avides de pognon, qui  font joujou sur la dette grecque sont en train de mener le pays à une faillite complète. Notons au passage que, les États après avoir sauvé les banques se font maintenant torturer par ces mêmes banques. Triste période pour un système économique, contrôlé intégralement par les banques, dont l'UE comme je l'ai dit précédemment, est la construction la plus aboutie, et dont Mr Trichet est la bien sinistre incarnation.

Mais revenons à nos moutons grecs. Pendant des années, les européistes n'ont pas arrêté de dire que l'euro protégeait. Du coup, des États s'en donnaient à cœur joie et s'endettaient à tour de bras. Mais la Grèce a fait comme tout le monde, elle a vécu au dessus de ses moyens du fait notamment d'une fonction publique aux effectifs pléthoriques. Évidemment, cela a tout de suite suscité l'effroi des libéraux! Et pour cause, la potion que la Grèce va devoir avaler est très amère. Suppression des 13 et 14ème mois de salaires pour les fonctionnaires, augmentation du taux de TVA etc. Or, la Grèce a longtemps été pénalisée par une économie souterraine plutôt développée. Le remède imposé par le FMI a donc été tout naturellement...d'augmenter le taux de TVA ! Et plus particulièrement sur les alcools et le tabac. Il y'a de quoi douter de l'intelligence des barons de l'économie. Autrement dit, c'est comme si en France, pour limiter l'évasion fiscale on augmentait l'ISF. Bref, c'est un non sens absolu. Mais si les marchés se sont tant emballés, c'est tout simplement parce qu'ils ont senti les européens bien incapables d'aider la Grèce. Car il est vrai que l'Allemagne - qui dirige en fait  l'UE - n'a pas voulu aider la Grèce, et pour cause, les grecs méritent ce qui leur arrive ! L'Europe qui protège s'apparente à une parfaite mystification, car si demain la Californie fait "faillite", l'État fédéral américain ouvrira directement le porte monnaie. Ou plutôt, ils feront marcher la "planche à billet". En d'autres termes, inventer l'argent. Chose interdite en Europe par l'article 104 de Maastricht. Or, l'Europe n'est pas une nation, les Français n'iront jamais travailler en Roumanie, parce que l'Europe est constituée de Nations, un corps démocratique avec des histoires et des cultures différentes. Du coup, personne ne veut rembourser la Grèce, si l'Allemagne le fait, c'est uniquement parce qu'un retour aux monnaies nationales lui serait préjudiciable. Ainsi, du fait d'une gestion rigoriste de sa monnaie et de ses finances, le nouveau mark s'apprécierait trop face aux autres monnaies européennes. Dès lors, elle perdrait en compétitivité, ce qui engendrerait une asphyxie totale de son économie basée sur l'exportation. Prenez le cas de la France, -dont une partie du chômage de masse est à mettre sur l'autel d'une gestion folle furieuse de l'euro-, cela fera exactement pareil en Allemagne.
Bref, la Grèce est dans une situation catastrophique. De surcroît, tout le cinéma effectué par les pays de l'eurozone n'a pas du tout rassuré les marchés. Car les investisseurs savent très bien que la Grèce ne s'en sortira pas sans... dévaluer ! Dévaluer. C'est ainsi qu'elle retrouvera une compétitivité, c'est ainsi qu'elle réexportera et c'est ainsi qu'elle rendra son appareil productif touristique plus performant (ils retrouveront de fait, quelques clients touristes partis en Turquie par exemple). Comme la Belgique qui en 82 en pleine crise, dévalua sa monnaie, et qui 2 ans plus tard retrouva une une balance commerciale largement excédentaire! La Grèce par ailleurs, n'est pas un pays de glandeurs. Elle a une productivité du travail légèrement en deçà de celle la sacro-sainte Allemagne. Mais les européistes ne veulent surtout pas, ne serait-ce que discuter d'une éventuelle sortie de l'€, car cela montrerait les trop nombreuses contradictions de la monnaie unique dont les gestionnaires sont incapables de  remettre en cause cette monnaie.
Au total, on aide à pays à aller encore plus mal. Ainsi, d'après Marc Touati, la Grèce va se voir infliger une baisse de son PIB de 12% sur 3 ans ! Avec un PIB qui avoisine les 345 milliards, cela fait grosso modo 35 milliards qui partent en fumée. Pourtant, l'inflation est de 1% et le chômage de 10% ! Bien sur la Grèce doit faire des efforts, elle doit remettre en cause son laxisme passé, mais c'est pas une raison pour la torturer de la sorte avec une monnaie trop chère pour elle. Si demain le Japon adopte l'euro, par exemple, le Japon serait dans la même situation: chute de ses exportations et dans le cas échéant, la Chine se frotterait les mains. D'ailleurs, elle se les frotte déjà: le déficit de la balance commerciale de l'UE vis à vis de la Chine avoisine les 200 milliards. Merci le libre-échange déloyal et l'absence de protectionnisme raisonnable.


Avec Merkel, on rigole pas. Les grecs pris la main dans le sac vont devoir maintenant subir une rigueur imposée par le FMI mais souhaitée par l'Allemagne. Après avoir profité d'un période de croissance, les grecs vont maintenant devoir sacrifier tous leurs "privilèges" sans pour autant régler leur cas. Car, son industrie qui compose encore 20% de son PIB sera encore très largement handicapée par un euro largement surévalué et strictement inadapté à son économie.

Fort de ce diagnostic, nous pouvons envisager un certain avenir pour la France. Car la crise grecque, conjuguée à l'explosion de la dette conduira indiscutablement à un "serrage de ceinture" provoqué par Sarkozy. Toutefois, est-ce vraiment légitime ? Doit-on, à l'instar de la Grèce entamer un nouveau plan de rigueur?  Même si il est intéressant de rappeler que la rigueur a bien souvent été la panacée en France. Et ces motifs constituent pour Sarkozy un bon moyen pour tailler dans les effectifs pour économiser quelques sous. Semer la pagaille dans le pays, en supprimant des postes de police pour économiser 50 millions, quand dans le même temps on accorde des milliards d'euro pour "sauver" la Grèce sans l'avis des contribuables, c'est tout de même très fâcheux. A fortiori quand dès le lendemain on annonce un "gel des dépenses".
Depuis lors, les gouvernements se plaignent que les caisses sont vides. Et elles le sont. Mais jusqu'à quand le seront-elles vraiment? Ainsi, on donne 1 milliard aux riches rentiers au titre du bouclier fiscal, 3 milliards aux restaurateurs.Cette dernière est la loi la plus juste mais la plus honteuse. Honteuse, car les chaines de restaurant comme Mc Do ou Quick se sont vu eux aussi baisser la TVA alors que rien ne le justifiait. A ne pas confondre avec le petit café du coin, qui travail tous les jours pour un SMIC et pour qui la baisse peut permettre de continuer de travailler pour un salaire décent. En outre, on exonère les heures sup', on supprime la taxe professionnelle. On ne peut pas se plaindre de ne plus avoir d'argent tout en consentant constamment une myriades de remises fiscales, bien que certaines aient de bonnes raisons d'être.

La France est t-elle en danger ? Ma réponse est absolument pas. Il faut toujours avoir en tête que la France a des actifs, qui d'après l'économiste Mathieu Plane, sont de l'ordre de 300 milliards d'euros. Détenus dans des actions, des bâtiments etc. Toutefois, le problème réside dans le fait que nous sommes l'un des pays les plus prélevés au monde. Ainsi, le taux de prélèvement  est de 45%. Ce qui laisse peu de marges de manœuvre. Comparons ce chiffre avec les États-Unis ou le taux de 34%. Les USA ont de la marge puisqu'un point de PIB supplémentaire de prélèvement rapporterait plus de 100 milliards à l'État fédéral.
Pour aborder une rigueur la France ne peut donc pas penser augmenter les impôts, sachant de surcroît que c'est la consommation intérieur qui booste la croissance. Alors que faire?

N'oublions jamais que l'État Français cumule dans ses rangs des milliers d'élus, pour la plupart pourris gâtés, des ministères qui ne servent à rien, des ministres incompétents, des régions et dont tout le monde se fout éperdument. Pourquoi y'a t-il un secrétariat au sport ? Pourquoi Mr Estrosi, grand clown de ce gouvernement touche t-il 10000€ par mois pour un travail aussi mauvais? Pourquoi avons nous créé un ministère de la relance (vous savez à quoi il sert vous ?)  Enfin, tous les impôts locaux que nous payons pour des régions qui accentuent pourtant les inégalités sur le territoire national, menace sa cohésion par des régions qui se déclarent autonomes Et ces folies ont un coût: des repas, des fonctionnaires, des retraites, des voitures, tout alors que le préfet pourrait très bien s'en charger. Mais en France, État centralisé est un gros mot. Quoiqu'il en soit, on réaliserait de grandes économies si au moins on supprimait des régions et les fonctionnaires qui vont avec. En d'autres termes, réduire le train de vie de l'État, réduire les salaires des ministres. Au moins peut-on prétendre sans rêver, à une réduction du nombre de régions en les mettant à 10 grand maximum... Aussi, supprimer des niches fiscales, ce qui revient à indirectement augmenter les impôts contrairement à ce que dit le gouvernement. Par conséquent, avec tout ces éléments, nous pouvons envisager une rigueur en augmentant peut être de quelques milliards d'impôts sur le revenu.  Les gens qui payent leurs impôts aujourd'hui voient tous les jours des scandales, des Joyandet avec leur Jet à 116 000€, des Sarkozy qui s'augmentent en pleine crise etc. Bref, tout le monde se goinfre...sauf le contribuable moyen. L'impôt qui d'ailleurs, doit être réformé, il faudrait d'urgence supprimer sans aucune contrepartie l'ISF, responsable de la fuite entrepreneurs, qui se compenserait par leur dynamisme et leur consommation. Supprimer de fait, le bouclier fiscal et rétablir à 45% le taux d'imposition des plus riches, 55% ces temps-ci. On dit qu'une augmentation des impôts fait fuir les investissements sur notre territoire. C'est peut-être vrai, sauf que nous sommes l'un des pays les plus productifs au monde. Ce qui est loin de dissuader les entreprises de venir s'implanter dans l'hexagone.
Dès lors, nous comprenons donc que la crise grecque et la dette vont servir vont servir d'alibi à Sarkozy pour tailler toujours plus dans les effectifs, policiers notamment pour économiser quelques sous au prix de la sécurité de notre territoire. Il est plus que jamais temps de réduire le train de l'État, le rendre plus compétitif en baissant les charges qui pèsent sur nos entreprises, pas les grands groupes, je parle des TPE-PME, les vraies créatrices de richesses mais qui "crachent" toujours plus pour compenser les cadeaux faits aux grands groupes du CAC 40.


  
Ministre incompétent à gauche, ministre inutile à droite. Associé à des régions qui menacent notre cohésion territoriale, qui prélèvent toujours plus pour alimenter les frais de ses élus, comment envisager un nouveau "serrage de boulons"?  Si le gouvernement se lançait dans une réforme honnête de la fiscalité, qu'il dégraissait un peu ses effectifs ministériels, les français seraient prêts à entrer dans une phase de rigueur. Mais en tout cas, la crise grecque ne doit absolument pas être un motif pour supprimer des postes de police notamment, supposés peu productifs.

dimanche 25 avril 2010

Le marasme européen

Cela fait déjà  quelques semaines, que les médias hexagonaux et mondiaux narrent cette crise mais souvent, comme à leur habitude, de manière stéréotypée et inexacte. Car la Grèce n'est que la face cachée de deux gros problèmes: délit de solidarité des pays européens d'une part, et du rôle de la monnaie unique d'autre part.
Ce faisant, depuis Maastricht, alors que les euro-béats socialistes, mais aussi conservateurs, nous vantaient l'Europe, la réunification d'un grand continent uni par un objectif: la paix, ou "faire L'Europe c'est faire le poids!", ou mettre un homme en slip pour vanter le  Traité de Lisbonne. Mais justement aujourd'hui on se rend compte que tout ceci n'était que du vent, que l'Allemagne, qu'on loue comme une locomotive européenne à suivre pour sa rigueur budgétaire exemplaire aux yeux des ultra-conservateurs, mène une politique individualiste et non coopérative, que la France de Sarkozy joue dans le spectacle (Sarkozy reçoit Papandréou etc...). Le tout, sans aucune solidarité et aucune coopération. L'union monétaire, qui devait apporter plein-emploi, Europe sociale, et croissance économique n'a engendré en fait, que la faillite de certains États: tricheur comme la Grèce, mais aussi ceux qui étaient donnés comme modèle exemplaire comme l'Espagne ou l'Irlande !
Toutefois, je préfère, à ce stade, rassurer le lecteur. Non, ce ne sera pas un billet purement économique, et par ailleurs, je ne le consacrerai pas une nouvelle fois, à la démolition de nos euro-romantiques. Il s'agira juste de mettre en avant les contradictions internes de l'Union européenne. Non pas en tant qu'entité elle même, car l'UE est une belle idée en soi, mais pas en tant qu'elle est construite: construite pour les banques, construite dans les couloirs bruxellois, où des directives ultra-libérales y sont "pondues". Mais surtout, construite pour les rentiers. Encore une fois, j'étayerai  plusieurs arguments  à ce sujet.

La maxime des européens, ou du moins, la recette miracle qui devait être clé du succès de l'UE peut se résumer ainsi: libre circulation des biens et services (opérationnel mais encore imparfaite), des travailleurs (on essaye petit à petit de l'imposer), et des capitaux ( bien évidemment, eux n'ont pas attendu pour circuler dans une Europe créée pour eux). Ainsi, depuis les années 80, les capitaux ont tout le loisir de voguer de pays en pays. Les nations étant complètement impuissantes et incapables de retenir leurs entreprises sous peine de susciter l'effroi de Bruxelles. Qu'est ce que cela veut dire concrètement ? Cela veut dire que nos usines peuvent partir impunément vers des contrées lointaines, quoique pas tant que ça: je pense aux nouveaux pays arrivés, Roumanie, République Tchèque etc. Cette ouverture qui devait sceller définitivement la belle idée européenne en tant qu'union continentale, n'a en fait servie qu'aux entreprises qui peuvent maintenant  délocaliser à tour de bras. Je pense à Continental, qui a proposé à ses salariés de s'installer en Roumanie après voir délocalisé  ! Ou même à Renault qui part construire en Turquie, mais qui construit déjà  en Roumanie sa Dacia. Ce qui n'empêche pas le culotté Carlos Ghosn de pavoiser dans les Échos en proposant "une mondialisation sociale". Bonjour la mondialisation sociale !
De fait, la mobilité du travail, vantée par nos européistes se résume à un transvasement, des zones de sur-chômage, à des zones de recherche de main d'œuvre. En d'autres termes, si en France il y'a du chômage, la mobilité parfaite du travail doit permettre à ces mêmes travailleurs d'aller la ou il y'a du travail: en Roumanie. Beau modèle de société, que nous prépare l'UE non?

Depuis 2001, les États n'ont plus le contrôle de leur monnaie. Celle-ci étant aux mains de la Banque centrale européenne, "tellement indépendante qu'elle n'est pas tenue de rendre des comptes à quiconque" pour reprendre le mot de Jacques Généreux. Notons d'ailleurs au passage que l'Europe transparente vantée par nos euro-romantiques en prend un coup... Pour inspirer confiance, la BCE a pendant quelques années, mené une politique de taux d'intérêts élevés favorisant ainsi, une appréciation de l'euro de plus de 30% par rapport au dollar. Ce qui a pour effet d'affaiblir la compétitivité française, pourtant déjà touchée par une fiscalité pesante, et par les 35h qui ont rendu le travail plus cher quand, dans les autres pays le rendait plus compétitif.
En outre, l'euro a asphyxié notre économie car inadapté à notre structure. La BCE ne peut pas faire de miracles. En d'autres termes, elle n'a qu'une seule et unique politique monétaire pour tous les pays de la zone euro. Des pays qui d'ailleurs, ne partagent pas la même structure économique. Les pays comme l'Italie, la France ont ainsi besoin d'un euro faible, dévalué, et de taux d'intérêts généreux pour soutenir leurs industries. Néanmoins, l'Espagne, par exemple, alors qu'une bulle immobilière se formait, aurait du avoir des taux d'intérêts bien plus élevés ! Ce qui aurait eu pour but, d'endiguer les constructions immobilières qui se développaient de manière anarchique.
Avant Maastricht, l'Allemagne venait de se réunifier. De retrouver sa grande puissance, symbolisée par son mark. Son mark fort. Or, juste à ce moment là, on posait déjà un projet de monnaie unique. Mais pour que l'Allemagne accepte l'euro au détriment de son mark, il fallait faire des concessions. En d'autres termes, que l'euro devienne un euro...mark. C'est à dire, sur-évalué et géré en toute rigueur. De surcroît, il fallait que la banque centrale soit indépendante. Notons qu'aujourd'hui, la BCE est à peu de chose près, le copié collé de la Bundesbank, mêmes objectifs, mêmes statuts. Cependant, l'euro fort ne pénalise pas l'Allemagne parce qu'elle exporte à 65% au sein de l'UE. Les pays qui s'enrichissaient comme la Grèce ou l'Espagne achetaient à gogo les machines-outils allemandes, mais bien sur ses BMW, symbole de richesse. Sauf que l'Allemagne n'est pas la France. Ainsi, quand l'euro s'apprécie de 10 centimes par rapport au dollar Airbus perd un milliard d'euro... Qu'on ne s'étonne pas que l'industrie française décline, surtout quand nos exportations sont dopées par la ventes d'avions !

Dès lors, les contradictions de l'euro, a fortiori de sa gestion éclatent au grand jour. Pour protéger l'euro, nos euro-romantiques ont eu la géniale idée de créer une campagne vantant l'euro et ses mérites. Sauf que celle-ci est tellement pitoyable et fallacieuse, que je ne peux que vous la faire partager

 

     Il est grand temps, que les sbires de l'UE arrêtent de prendre les gens pour des imbéciles !

Ceci nous permet de tirer 2 conclusions; d'une part nous pouvons tous voir, à la lumière de cette vidéo ce qu'est l'euro-béatitude (l'euro vous fait un bisou !), d'autre part, les promoteurs de cette vidéo vont un peu vite en besogne. Grâce à l'euro, le taux d'inflation est bas? Très bien mais, au détriment de quoi ? Qu'en est t-il des 10% de chômage dans la zone euro (20% pour les jeunes), qui découle d'une politique monétaire ultra rigoureuse ? Je pense que les ménages français préféreraient avoir un emploi et voir le prix du café augmenter de plus de 2% par an...
De surcroît, si on reprend les thèses du "prix Nobel d'économie" Paul Krugman, on remarque que, d'après lui, un taux d'inflation acceptable doit se situer dans la fourchette des 4%: soit 2 fois supérieurs que les objectifs actuels de la BCE... Aujourd'hui, du fait de la crise, ils sont  à 1%, cela marque la volonté de retour à la croissance. Ouf pourrait t-on dire. Mais non, cependant, car Jean Claude Trichet meurt déjà d'envie de les augmenter pour anticiper les "risques inflationnistes". Pourtant, on est plus proche d'une déflation à la japonaise, que d'une hyper inflation. Surtout quand le fléau du chômage hante plus de 10% de la population française. Ainsi, que Trichet se rassure, l'excès de consommation créatrice d'inflation n'est pas prête d'arriver... Mais c'est la, une superbe démonstration de la phobie hystérique de l'inflation, bien plus importante à maîtriser que l'emploi ou la croissance aux yeux de la BCE... Loin des dogmes monétaristes de Friedman, les institutions financières européennes devraient plutôt s'attacher à écouter les grands économistes. Mais pourquoi ne le fait-elle pas ?

Pour répondre à cette question cruciale, il faut toujours avoir en tête que l'Europe je ne le dirai jamais assez, est construite pour les rentiers. De fait, le plus grand économiste que le monde ait porté, c'est à dire Keynes nous avait déjà prévenu "l'inflation, c'est l'euthanasie du rentier".  Dès lors que l'on a comme priorité, la confiance des marchés financiers, cela va attirer des investisseurs, mais surtout les rentiers (d'où l'appréciation de l'euro). Autrement dit, des gens qui, les doigts de pieds en éventail accumulent des résidences à Paris ou ailleurs, pesant à la hausse des actifs, rendant ainsi l'acquisition de logements de plus en plus chers. On comprend alors mieux au service de qui est mise la politique monétaire de la BCE, et de la Commission européenne. Ces institutions dont les sbires sont non élus et tous imprégnés des dogmes monétaristes les plus avancés: inflation zéro, État perturbant l'équilibre des marchés (...), n'ont qu'une envie, faire de l'Europe un grand marché à l'abri du méchant État. En d'autres termes, ils nous imposent le "tout marché" cher à Friedman par ailleurs. De là les nombreuses libéralisations en France par exemple: France Télécom (on a vu le résultat!), GDF, mais récemment la Poste!

Mais la supercherie bancaire propre à l'Union européenne ne s'arrête pas là. Car dès Maastricht, un article a été spécialement crée pour... nos amis les banquiers ! Ainsi, l'article 104 du Traité nous dit:" Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres (...) d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux États". Cette "loi" avait d'ailleurs été instaurée en France par l'ami des banquiers Giscard (mais aussi Pompidou) dès 1974 et reprise donc par l'UE. La création monétaire est pas conséquent exclusivement aux mains des banquiers, et donc du privé. Je suppose que vous vous demandez ce que ça peut faire ? Et bien ça fait les subprimes d'une part, c'est à dire, des gens totalement incontrôlés qui s'arrogent le droit de créer la monnaie de manière crapuleuse (aller chercher des clients insolvables) et irresponsable. Rothschild le disait déjà il y'a 100 ans: "Si vous permettiez aux banquiers d'émettre l'argent d'une nation, ils ne se soucieraient pas des lois." D'autre part, on arrive à une situation quasi incroyable où, actuellement la BCE prête aux banques commerciales à 1%, pour que ces mêmes banques octroient les mêmes prêts avec des intérêts de 7% dans le cas de la Grèce ! Du fait de la confiscation de la création monétaire par le privé, des États, des populations entières sont obligés de se serrer la ceinture pour satisfaire les rentiers et les financiers. Par ailleurs, n'oublions jamais qu'à cause de ces intérêts, ce sera bientôt la totalité de l'impôt sur le revenu - 55 milliards - que la France devra s'acquitter ... Et tout cela, gravé dans les divers traités européens.

Pour conclure, ces gens là ont tous, pour la plupart, fait leurs études aux États-Unis et reviennent en Europe pour imposer leurs visions malgré le rejet des peuples Français, Néerlandais et aux Irlandais. Avec un programme plus libéral encore que les américains eux mêmes, bien plus keynésien et protectionniste qu'on aime à se le raconter. Toutefois, tant que l'euro sera mis exclusivement au service des marchés et des rentiers au détriment de la croissance et de l'emploi, tant que la BCE continuera de croire qu'une politique monétaire unique pour des États aux structures tout à fait hétérogènes est possible, tant que la Commission européenne se bornera à inculquer ses recettes libérales aux différents États, l'Europe ne sera jamais acceptée. Pour sauver les pots cassés, la commission se lance dans une pitoyable campagne pour défendre un euro dont la gestion est totalement injustifiable et injustifiée (1€ = 1,40$ !). Or, ce n'est pas avec de tels mensonges que nous allons l'accepter l'Europe. C'est pourquoi il est temps, à mon sens de penser une autre Europe. Une Europe plus démocratique, un euro au service de la croissance, dans une Europe construite avec les nations. A la lumière de la crise grecque (mais aussi espagnole ou même irlandaise), tout le monde sera s'accordera pour dire que c'est urgent. Très urgent.


Avec un exécutif intégralement non élu et inamovible, les dirigeants européens ont désormais tout le loisir de s'affranchir des peuples, et mener à bien leurs petites magouilles. Comme par exemple - anecdotique - la retraite à 50 ans avec 9000€/mois pour "nos" technocrates bruxellois. L'Europe, construite pour les banquiers et les rentiers, qui nie les peuples et les nations, (avec il est vrai, la complicité de gens comme Giscard d'Estaing) ne sera jamais acceptée. On peut comprendre le désarroi des citoyens après la trahison de Lisbonne, il n'empêche, nous devons tous nous battre pour une autre Europe.