dimanche 7 mars 2010

Le mirage De Villepin.

La classe. L'élégance. Ce que Sarkozy n'a pas, De Villepin l'a. Grand diplomate, énarque, Villepin est un homme des cabinets.
Après la folie de l'affaire clearstream, qui n'est que la face cachée des coups tordus qui se trament à l'abri des arcanes du pouvoir, Villepin est sorti grandi. Pourquoi, après son bref passage à vide revient il en force? Quels ont été ses moyens d'action? Ici, nous nous pencherons sur quelques faits qui tendent à montrer qu'assurément, de Villepin n'est pas une alternative crédible.

Commençons toutefois par un petit éloge. Car il est vrai, Dominique De Villepin, alias DDV, possède beaucoup d'atouts. D'une part, tout le monde s'accorde pour dire qu'il incarne cette certaine idée de la France chère à De Gaulle, cette envie de hisser la France au sommet. Avec ses nobles moyens il est vrai. Aussi, il porte sur ses épaules la carrure bonapartiste, l'homme fort, le leader. D'autre part, il incarne non plus théoriquement comme le PS, mais dans l'action, une opposition féroce à Nicolas Sarkozy.
Néanmoins, si DDV est sur le devant de la scène, c'est justement parce qu'il incarne cette résistance au roi Sarkozy. La soif de vengeance de ce dernier aura conduit Villepin a être populaire chez les antisarkozystes, sans pour autant avoir un vrai programme d'opposition, j'y reviendrai.

Mais arrêtons nous pour les compliments. Car le but n'est pas ici pour faire de la promo à DDV. Bien au contraire. Même si la rigueur nous impose toutefois d'être le plus objectif possible.
Premier point qui à mon sens, est la pierre angulaire de cette mascarade: le gaullisme. De fait, les politiques DDV inclu, se permettent à tort et à travers de faire référence à De Gaulle, à la grandeur du gaullisme. Car Charles de Gaulle est qu'on le veuille ou non, le dernier héros de notre histoire. Il a encore une grande place dans le cœur des Français, c'est indéniable. Par conséquent, bon nombre de politiques l'invoquent sans cesse. C'est le cas de Bayrou notamment. Je regardais intéressé un interview de Bayrou, quand celui ci a  le culot de comparer sa traversée du désert avec celle qu'a connu De Gaulle de 1946 à 1958 ! Je légitime ce qui m'arrive en faisant référence à de Gaulle, pour montrer aux Français que non, je ne suis pas mort. Ridicule.
Bien pire, dans les sommets de l'État, un homme a réussi à faire croire à tout le monde qu'il l'était: cet Homme, c'est Nicolas Sarkozy. Il est tout simplement aux antipodes de la définition gaulliste. Libéral, pro américain, rabaisse régulièrement la France à l'étranger (...), Sarkozy est tout sauf Gaulliste. Et pour cause, il le sait très bien, c'est pour cela qu'il a engagé le "gaulliste social" Henri Guaino comme plume et conseillé spécial. La aussi tout aussi trompeur. Car, jamais De Gaulle cependant son franc-parler, n'aurait pu dire que "l'Homme africain n'est pas rentré dans l'Histoire". La plume de Sarkozy n'est pas Gaulliste, pas plus que le perroquet qui les répète sans même savoir ce qu'il dit.

Dès lors, l'utilisation à tort du mot "gaullisme" se révèle manifestement fallacieuse. Fallacieuse parce qu'elle induit les Français en erreur. Évidemment, se réclamer du général de Gaulle, cela sonne vrai et honnête. Ça, tout les politiques le savent, et en jouent. Or, à mon sens, l'usage du terme "gaullisme" ne doit pas servir les intérêts d'une clique politique aux idées souvent contraires à celles de De Gaulle!
 De même, ce n'est pas parce qu'on se veut rassembleur que l'on est Gaulliste. Car le gaullisme constitue à lui tout seul un paradigme. Une vision de la France et du monde. Lorsqu'on lit le chef d'œuvre de Alain Peyrefitte "C'était De Gaulle", on se rend vraiment compte que le gaullisme, c'est avant tout la volonté de protéger les intérêts des Français, par une politique de grandeur et honnête. On a  d'ailleurs pour coutume de retenir sa volonté de payer lui même ses factures d'électricité.
Non, les idées de De Gaulle méritent mieux que d'être vulgarisées et utilisées par des gens Guaino et autres pseudo gaullistes.

Ainsi, après avoir analysé comment, au plus au sommet du pouvoir, le mensonge gaulliste s'est propagé, revenons au cas Villepin. Car la aussi, l'imposture est manifeste. Dès sa sortie du tribunal, fidèle aux bonnes habitudes, De Villepin se réclame du général, décrétant son envie de créer un grand rassemblement autour de lui. Très bien.
De Villepin gaulliste? Le général s'en retournerait dans sa tombe! Qui a apposé sa signature, scellant ainsi la quasi privatisation d'EDF alors qu'elle proposait une fourniture d'électricité encore très peu coûteuse à l'époque? Faire de grands discours à l'ONU c'est bien pour montrer à quel point on est obsédé par la grandeur de la France Toutefois, céder devant les directives de la dogmatique et très libérale Commission européenne, ça c'est pas digne de la grandeur de la France.
Continuons, les Français ont la mémoire courte pour tomber sous le charme villepiniste, car Villepin fût l'un des Premiers ministre le plus impopulaire de la Vème République. Logique, quand nous n'avons jamais été confronté à l'exercice du suffrage universel. Ironie du sort, Villepin me fait penser à toute cette clique de  technocrates Bruxellois qui  voguent dans les sommets du pouvoir européen, sans jamais être élus, et par conséquent, sans aucune légitimité.
Enfin et surtout: le CPE. L'argument économique est le suivant: les patrons recruteront plus facilement si les emplois sont plus flexibles. Jamais une réforme n'a pu à ce point, discriminer la jeunesse française. En d'autres termes, on a besoin de toujours plus flexibiliser pour donner un emploi (précaire) aux jeunes. Quitte à ce que ce soit un emploi d'un an, tant pi c'est un emploi quand même. Comme la formation d'apprenti, on travail beaucoup pour 600€ par mois, à ce prix là bien sur qu'il y'a du travail. En fait, le CPE consiste à faire payer à la jeunesse Française, les excès de la mondialisation totale, celle qui fait travailler des enfants asiatiques pour une bouchée de pain et qui concurrence de façon déloyale les travailleurs occidentaux. Or, au lieu de faire payer ça aux jeunes travailleurs, pourquoi ne pas de protéger nos emplois par une politique monétaire moins rigoureuse, ou encore par une taxe (carbone par exemple) aux frontières de l'Europe, pour renchérir le prix des produits chinois. Car ce dumping écologique, fiscal et social ne peut plus durer. Ou alors on persiste à offrir des emplois au rabais, précaire et peu rémunérateurs.
Au total, tout ces excès là, ce n'est pas aux jeunes Français de les payer ! D'autant que ces théories absolues et dogmatiques sont biaisées, la preuve, la baisse de la TVA dans la restauration devait créer 20000 emplois. Malheureusement, nous sommes encore loin du compte.

Au total, De Villepin est libéral, par conséquent, ses idées ne sont pas novatrices, et ne sont là non plus, aucunement similaires à celles de de Gaulle. Son image s'est construite grâce aux médias, qui participent à la politique "people". C'est pareil pour Fillon qui du jour au lendemain, se retrouve adulé par la presse Française, notamment par le Point.
Finalement, d'autres alternatives sont plus cohérentes et crédibles, Nicolas Dupont-Aignan par exemple symbolise cette droite honnête à mon sens parce qu'elle n'a pas été pervertie par les idées reagano-tatchériennes et parce qu'elle vise réellement l'intérêt des Français.


Malgré la haine qui les sépare, Villepin et Sarkozy ont les mêmes idées, aujourd'hui manifestement biaisées. Le villepinisme n'apportera rien de nouveau à la France, si ce n'est de nouveaux discours démagogiques et pseudo gaullistes sensés piéger les Français. Indubitablement, Villepin fait parti de cette droite conservatrice qui a trahi la droite gaullo-keynesienne qui fit pourtant  les grandes heures de la France. 

2 commentaires:

  1. Mais finalement, y a-t-il encore une influence du gaullisme au sein de la droite française ?

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  2. Et non justement.
    Les idées gaullistes ont été enterrées par Chirac quand il a préféré le libéral au Gaulliste.
    Il y'a Dupont Aingnan, mais des gens comme De Villiers sont aucunement gaulliste, mais plutôt fanatiques.
    L'UMP, en tant que tel, n'est pas Gaulliste. Ou alors Lefevre, Bachelot etc sont Gaullistes. Mais ca je n'y crois pas.

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