dimanche 4 juillet 2010

Du problème des retraites

Si on ne réforme rien, c'est le chaos. Si on ne fait rien, on va à la ruine. Si on ne fait rien avant 2050, c'est 100 milliards de déficit. Ces quasi slogans relayés avec ardeur par les médias ne sont pas sans rappeler leur propagande de 2005 avec le Traité de Lisbonne. Français si vous ne dîtes pas OUI, c'est le chaos !
Et pour cause, dans cette réforme, que je serais plus tenté de qualifier de réformette est très loin de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Faisant pour l'instant fi de la pénibilité du travail, faisant aussi fi des régimes spéciaux de retraites le gouvernement s'est lancé dans une réforme incomplète. Toutefois, on peut mettre au crédit du gouvernement de n'avoir jamais évoqué le régime par capitalisation pourtant ouvertement  souhaité par des quotidiens comme Le Figaro.

En tout état de cause, le régime par répartition subit une crise de financement, mais aussi une crise politique du fait d'une individualisation de la société. Doit-on pour autant abandonner ce système, instauré il y' a plus d'un siècle et demi par Bismarck afin d'unifier l'Allemagne? Il favorise la solidarité entre les générations, et donc l'unification - voire la consolidation - d'une nation: l'alsacien cotisant pour le breton, le savoyard cotisant pour le normand. Enfin, il garantit un revenu pour tous les retraités.
Comparons maintenant au régime par capitalisation. Celui-ci mène clairement vers une marchandisation des retraites, lesquelles peuvent se retrouver quasi nulles dès lors que les bourses chutent. Dans un contexte de crise mondiale, ou les marchés boursiers se révèlent très volatiles, on ne peut pas placer toute son épargne au risque de tout perdre. Ainsi la crise asiatique de 1997 a t-elle ruiné des milliers d'épargnants américains...  En outre, quelle sera la réelle valeur des actions si 1 milliard de chinois et d'indiens seraient obligés de placer leur épargne en bourse ? Déjà bien peu représentatifs de la réalité économique, les marchés boursiers en seraient complètement déconnectés ! Ce faisant, le régime de retraite par capitalisation n'est absolument pas une réponse crédible à la crise du régime des retraites, mieux: elle est détestable.

Mais alors comment pouvons nous expliquer cette quasi faillite du système par répartition? Évidemment, on a toujours l'argument démographique: moins d'actifs pour plus d'inactifs. De telle sorte qu'en 2050, il n'y aura plus que 2 actifs pour financer une retraite. Y a t-il une autre explication ? Fort peu suspecte de bolchévisme, la Commission européenne nous dit que la part des salaires dans l’ensemble de l’économie française est passée de 66,5 % en 1982 à 57,2 % en 2006, soit une baisse de 9,3 points de PIB. Or, notre système, basé sur des cotisations sociales adossées au travail ne peut plus tenir du fait d'un partage de valeur ajoutée de plus en plus en défaveur du travail. Par ailleurs, nous pouvons en déduire 2 autres choses: d'une part, la retraite à 60 ans, était rendue possible par un taux de cotisation et une démographie favorable, et d'autre part, celle-ci relevait indiscutablement d'une mesure dite de "justice sociale" par Pierre Mauroy, Premier ministre de l'époque. Elle l'était à mon sens, uniquement dans la mesure ou elle concernait la génération touchée par la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis lors, il est évident que l'âge légal de départ à la retraite doit être repoussé. De la même manière, les régimes spéciaux doivent clairement être abrogés. Par soucis d'égalité, le public doit avoir le même régime que le privé, surtout lorsque l'on sait le nombre d'avantage supplémentaire qu'ils ont: sécurité de l'emploi notamment. 

Aussi, Xavier Bertrand nous explique doctement qu'il ne faut pas taxer ou baisser les pensions des retraités pour la bonne et simple raison que "ce sont eux qui consomment". La consommation étant notre moteur actuellement, il convient de ne pas augmenter l'impôt. Or, c'est une erreur de diagnostic manifeste. Les "vieux" sont ceux qui par définition ont accumulé toute leur vie. Ceux là même qui sont parti à la retraite à 60 ans, qui ont connu la croissance incroyable des 30 Glorieuses. Les taxer à coup de CSG reviendrait à les faire payer eux aussi, ce serait une mesure juste. N'oublions pas les "vieux" ne consomment pas tout, ils se constituent souvent une épargne que les jeunes entrant dans la vie active n'ont souvent pas. En faisant participer les "vieux", nous pourrions rendre du pouvoir d'achat au ménages actifs. Mais pourquoi le gouvernement ne le fait t-il pas ? Clairement parce que ce sont ces mêmes "vieux" qui ont participé au succès de Nicolas Sarkozy en 2007. En conséquence, le gouvernement trouve de fausses bonnes excuses pour exclure ces mêmes vieux de tout effort. Bruno Palier, chercheur au CNRS, appelle ça l'égoïsme des baby-bommers. Et on ne saurait lui donner tort. Enfin, outre la langue de bois de X.Bertrand, il y a aussi - et il convient de le souligner -, les mensonges de la publicité du gouvernement concernant les retraites. D'une part, elles ont couté 8 millions au contribuable, et d'autre part elle ne dit pas la vérité. Que nous dit-elle ? En 2018, le système sera en équilibre. Toutefois, ce que la pub ne dit pas, c'est qu'il sera en équilibre si et seulement si le pays est en situation de plein emploi. Autrement dit, en dessous de 5%... Cette prévision est assez cynique, surtout quand on sait que le mal français, c'est le chômage de masse contre lequel François Mitterand déclarait "avoir tout essayé pour le combattre".

Dès lors, comment faire pour pérenniser le système ? Les démagogues socialistes - si l'on m'autorise ce pléonasme - disent qu'il faut taxer le capital. Toutefois, ce serait faire une grave entorse à la sacro-sainte libre circulation des capitaux: pierre angulaire de la "construction européenne". Ainsi, quelle serait la réaction de la Commission de Bruxelles lorsqu'elle apprendrait que le gouvernement français souhaite taxer le capital ? On se souvient du triste épisode de Renault ou, malgré la volonté de Sarkozy, Bruxelles a immédiatement crié au scandale protectionniste. De plus, de quel capital s'agit t-il ? Des plus-values boursières ? Des transactions bancaires ? De l'épargne ? Bref, taxer le capital, mais quel capital ? Taxer les riches, oui mais à partir de combien sommes-nous riches ? A bien des égards, il manque ici une définition claire des termes employés. En tout état de cause, taxer les plus-values boursière, c'est se tirer une balle dans le pieds. La place de Paris étant déjà bien moins "compétitive" que celle de Londres, taxer ses transactions ferait fuir les investisseurs, ces derniers allant au plus rentable.

Il nous reste une donc une solution: la croissance. Souvent créatrice d'emplois, de consommation et donc, de revenus pour les caisses des divers organismes de l'État, elle est la clé de voûte du retour à l'équilibre tout aussi bien sur le financement de nos retraites. Néanmoins, voilà qu'une vague de rigueur s'abat sur l'Europe. Ainsi, il ne faudra compter sur les ménages pour consommer, ceci vont se tourner vers une épargne de précaution, peut propice à un retour à la croissance, à l'emploi, et donc à une augmentation des cotisations des retraites... Nous pourrions toutefois utiliser le levier monétaire. Mais non: nous n'avons plus la maîtrise de notre monnaie, et, étant (encore) sur-évaluée, elle ne permet pas de dégager de forts excédents commerciaux qui pourraient créer la aussi de l'emploi sur le territoire national.
Outre les problèmes économiques et démographiques, la réforme des retraites pose à mon sens un problème  philosophique. Pendant des années, les Hommes ont été contraints à des journées de travail inhumaines. Inutile de réécrire Germinal de Zola, mais dans ce cas, l'Homme a réussi à accroître sa productivité. Dit autrement,  nous produisons plus, et plus vite. A fortiori en France où notre productivité est l'une des plus élevée au monde. Sans forcément dire que je sois d'accord avec cet argument, force est de constater que c'est une problématique importante, et qu'il convient de ne pas l'écarter d'un revers de main: sommes-nous condamnés à travailler plus longtemps, alors que nous produisons mieux, et plus vite ?




Les syndicats peuvent protester, mais rien ne changera: le cadeau qu'avait fait Mauroy aux travailleurs ayant connu la guerre relevait bien d'une mesure de "justice sociale" pour cette génération uniquement. Le programme du parti socialiste est à cet égard insensé: taxer le capital alors que c'est un certains Jacques Delors qui lui a donné toute sa liberté au sein de l'UE paraît un brin démagogique. En tout état de cause, le gouvernement surf lui sur une vague de lieux communs et de mensonges pour mieux faire passer la réforme. Au total, nous assistons à une réforme bien incomplète et qui une nouvelle fois, révèle l'incapacité concrète d'une gauche de proposer sans parler de "taxe(s)", et d'un gouvernement aux ordres des marchés.

dimanche 13 juin 2010

De la démocratie en Russie et en Chine

Nous le savons, et l'Histoire nous l'enseigne, que la puissance dominante impose sa vision de la société et même du monde. Ainsi en était t-il de la France napoléonienne, qui début 19ème voulait exporter son modèle de société (lui même basé sur celui de l'empire Romain) avec pour pour principal argument son Code civil.
Comme le disait Thucydide, l'Histoire est un perpétuel recommencement. A ce titre, les puissances grandissent, s'exportent même. Du temps de la guerre froide, les 2 modèles capitalistes et socialistes voulaient s'exporter et imposer leur hégémonie, pas plus l'URSS que les États-Unis par ailleurs qui prétendent incarner les droits de l'Homme et la démocratie. Du moins, les manuels d'Histoire aiment à raconter que les États-Unis incarnent le pays des libertés, tandis que l'URSS le pays des restrictions. Beaucoup nous expliquent doctement que la Russie est une dictature, sans même comprendre  la nature et la composante de cet État géant. Il en va de même pour la Chine, qui est elle aussi sujette a cette critique.

Qu'est ce que la Russie aujourd'hui ?
Un grand pays sans nul doute. Non nous pouvons même ajouter LE plus grand pays au monde par sa superficie. Plus de 17 millions de kilomètres carrés. Une démographie chancelante (140 millions actuellement, déclinante chaque année), une économie qui dépend surtout de l'exportation des hydrocarbures (immenses réserves de pétrole, de gaz naturel notamment en Sibérie) mais aussi de l'industrie de l'armement auprès d'États tiers, un peuple néanmoins ressoudé devant un chef qui a restauré une fierté entamée par la période Boris Eltsine où le niveau de vie chuta considérablement et où des pans entiers de l'économie furent aux mains des oligarques eltsiniens, souvent de suroît proche des milieux occidentaux.

Alors cette Russie-là, tenue avant 2008 d'une main de fer par un Vladimir Poutine à la popularité toujours sans une égratignure, maintenant dirigée par un Dimitri Medvedev dans le discours bien moins virulent et autoritaire que Poutine, avons-vous intérêt à nous en rapprocher? Plus que jamais: notre intérêt de Français doit être dans le fait de recouvrer pleinement et entièrement notre souveraineté nationale dans tous les sens du terme. Cela n'exclut pas, à terme, une remise en question tant de notre appartenance à l'OTAN qu'à l'Union européenne. Toutefois, si cela peut paraître audacieux, nous dirons ceci: celui qui ne tente rien, n'aura rien. Alors certes, il serait pour le moment sans doute un peu hâtif - pour prendre l'exemple précis de l'Union européenne - de supposer un éventuel futur retrait (prévu par une clause du Traité de Lisbonne !). Il serait évidemment plus utile et plus raisonnable - pour le moment - d'essayer d'infléchir les politiques déraisonnables, politiquement, économiquement et socialement parlant se décidant dans les instances bruxelloises tant de l'Union européenne que de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Faisons valoir notre veto, opposons nous avec force par exemple, à tout élargissement de l'Alliance atlantique vers les frontières russes et travaillons d'arrache-pied dans la conclusion d'un véritable partenariat stratégique à pied d'égalité liant les nations européennes et la Russie, grande nation qui de tout temps a et appartient pleinement au continent (partiellement du moins) et à la culture européenne.  Enfin, ne perdons pas de vue un développement sans précédent au niveau mondial: le déclin avancé de l'Occident à proprement parlé et la montée en puissance  soutenue des nations émergentes faisant notamment parties du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine  Dans le monde multipolaire de demain, moult décisions ne seront plus seulement prises à Washington, Bruxelles, Londres ou Paris (ou ailleurs d'ailleurs  Mais aussi à Moscou, Pékin, Brasilia ou New Delhi. La France, a par conséquent une tâche historique: aider au rapprochement entre tous les peuples, combattre les idées reçues et éviter un possible "conflit des civilisations" hypothétique et coopérer pleinement et entièrement avec les puissances émergentes et dont la Russie est et reste un partenaire incontournable.

Il faut répondre à la question d'un point de vue géostratégique, et bien évidemment dans la défense de nos intérêts premiers de Français. Aujourd'hui, la nation française, embourbée dans une construction européenne anti-nationale, dénaturée, et dans une autre organisation (militaire cette fois-ci), l'OTAN, est hélas plus à même de poursuivre souverainement ses intérêts les plus légitimes. Une part non négligeable de nos politiques (économiques notamment mais pas seulement) se décident dans l'ombre, dans les coulisses du pouvoir notamment à Bruxelles mais ailleurs également. La Russie à ce titre demeure un partenaire de premier plan pour notre pays qui de l'Alliance franco-russe de 1892 conclu alors entre le président de la République française d'alors Sadi Carnot et le tsar de l'Empire russe Alexandre III à l'épopée du régiment Normandie-Niemen où soldats français libres comme soviétiques se battirent vaillamment l'hydre nazi et fasciste a toujours été une nation privilégiée par nombre de nos dirigeants. Le Général de Gaulle l'avait compris, les républicains et gaullistes que nous sommes le comprennent toujours. Une Europe forte de ses nations souveraines, des peuples, cette République européenne devrait inclure une Russie avec laquelle nous partageons un legs historique, culturel et je dirai même émotionnel commun. Alors nous entendons les critiques vis-à-vis de la démocratie, des droits de l'homme en Russie. A ce sujet comme dans d'autres, la République française doit être claire et doit bâtir une politique étrangère qui se tient: Non ingérence dans les affaires d'État à État, soutien à l'intégrité territoriale de tout État et là en l'occurrence à celle de la Fédération de Russie et défense de nos valeurs, certes, mais tout en ne donnant pas de leçon à ce grand peuple qui demande respect et égalité de traitement réciproquement. Ce faisant, les postures droit de l'hommistes qui consistent à systématiquement dénigrer une nation tout entière portée à la vindicte pour cause de "non-respect des droits de l'homme"  devrait cesser. La France comme la Russie méritent mieux et cette idée saugrenue et néo-impérialiste qui est celle du droit d'ingérence n'est pas une manière de mener à bien une politique étrangère. Enfin pour clore ce phénomène récurrent que certaines nations nous prêtent, celui d'être un peu un "donneur de leçons", nous ajouterons que le respect mutuel est la base de toute relation saine: si la Russie nous demande de ne point nous ingérer dans ses affaires internes, nous  demandons de même réciproquement. Et enfin, pour dissiper toutes les craintes, sachons que la Russie elle-même renforcera son État de droit sans que l'on lui demande expressément de le faire, les dernières déclarations du président Dimitri Medvedev sont encourageantes à cet égard et méritent attention.
Fort de cet exemple russe, nous voyons donc que cet idéal démocratique mondial semble être une illusion pour beaucoup si portée de manière arrogante et souvent, osons le dire, néo-impérialiste. Il convient donc aux peuples eux-mêmes, seuls dépositaires de leurs souverainetés respectives, de déterminer leurs destins à chacun en toute indépendance.

Venons-en maintenant à cette grande nation pluri-millénaire qui est la Chine, communément nommée Empire du milieu, expression chinoise d'antan démontrant déjà l'influence de ce mastodonte asiatique. De fait, il convient de ne pas prendre le peuple chinois pour un peuple féodal. Or, indiscutablement, les pressions des droitdl'hommiste pour imposer la démocratie conjuguée à la pression des américains pour réévaluer le Yuan ne peuvent qu'éloigner la Chine des valeurs occidentales d'une part, et indique à la Chine la voie "raisonnée" à suivre d'autre part. Car la Chine ne peut pas se permettre d'instaurer une démocratie. De même qu'elle fait ce qu'elle veut avec sa monnaie: il n' y a que nos amis de la BCE qui prétendent à une monnaie forte et qui s'inquiètent lorsque celle-ci baisse.
En outre, contrairement à ce que les gens croient, la Chine n'est pas une pays, c'est un empire constitué d'immenses territoires morcelés et de surcroît, souvent entrain à de nombreux conflits au sein d'eux mêmes (confère le problème des Ouïgours). Le Tibet est, à cet égard la parfaite illustration. Une région déclare faire sécession, il semble normal que le gouvernement chinois intervienne. Peut-être pas par la force certes, mais il doit néanmoins intervenir pour assurer l'unité de la nation. Ainsi en  irait-il de même si la Bretagne ou l'Alsace déclarait faire sécession. On peut comprendre les réticences chinoises  vis-à-vis d'une espèce d'intrusion occidentaliste dans ses affaires intérieures. Il y a un peu plus de 20 ans, le premier secrétaire du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS) Mikhail Gorbachev lançait sa fameuse Glasnost qui instaura davantage de liberté d'expression. Quelques années plus tard, URSS n'était plus. La Chine sait que si elle instaure la démocratie sous impérium occidentaliste, il se peut fort qu'elle subisse le même sort funeste qui amena la fin de l'Union soviétique. Par conséquent, hâtons-nous de tout sentimentalisme et défendons l'idée d'avoir des relations fortes et raisonnables avec cette grande puissance (voire superpuissance) du monde de demain qui est la Chine et cessons toute politique d'ingérence qui de toute façon serait par essence contre-productive. L'ère du droit d'ingérence doit être révolu et celui d'un équilibre rationnel des puissances du monde revenir en force tout en défendant la Charte de l'Organisation des Nations Unies et ses principes intrinsèques. Par ailleurs, nous connaissons les problèmes de la Chine: faiblesse de la demande intérieure (40% de son PIB) du fait d'un Yuan faible (privilégiant l'export), consommation atone à mettre en partie sur l'autel d'un taux d'épargne très élevé,  problèmes démographiques liés à des politiques malthusiennes en la matière (...) qui ne se résoudront pas par l'unique démocratie. Enfin, n'oublions pas que nous, européens sommes très mal placés pour donner des leçons de démocratie dès lors qu'une Commission européenne intégralement non-élue s'est donnée pour but de détruire les États et ses services publics qui les composent.


Dans ce billet, nous avons tenté de démontrer à quel point l'arrogance du monde occidental vis-à-vis de la Chine et de la Russie était patente. Critique des USA sur le Yuan alors que eux aussi jouent sur la monnaie pour doper leurs exportations, et critique sur le thème de la démocratie. Or, indubitablement, nous devons mettre au crédit de V.Poutine sa capacité a avoir restauré l'autorité de l'État après qu'une  poignée d'oligarques s'était accaparée des ruines de l'économie ex-soviétique. Quant aux Européens, dont les droit de l'hommistes sont parfaitement représentés par Kouchner et consorts devraient plutôt faire profil bas quand on voit la capacité de l'UE et de sa Commission à nier les peuples en permanence.


Par Deniz Servantie et Stanislas Korst.

dimanche 9 mai 2010

La France mérite t-elle une (énième) rigueur ?

Une telle question  mérite de retenir l'attention de tous les Français. Pour s'en convaincre, nous devons toutefois comparer notre situation à celle de la Grèce, et peut être anticiper les risques qui peuvent en découler.
Et de fait, il convient de revenir sur le cas grec qui évolue de jours en jours. Après avoir menti sur ses comptes, la réalité économique a rattrapé le pays. Et de quelle façon ! Les spéculateurs, avides de pognon, qui  font joujou sur la dette grecque sont en train de mener le pays à une faillite complète. Notons au passage que, les États après avoir sauvé les banques se font maintenant torturer par ces mêmes banques. Triste période pour un système économique, contrôlé intégralement par les banques, dont l'UE comme je l'ai dit précédemment, est la construction la plus aboutie, et dont Mr Trichet est la bien sinistre incarnation.

Mais revenons à nos moutons grecs. Pendant des années, les européistes n'ont pas arrêté de dire que l'euro protégeait. Du coup, des États s'en donnaient à cœur joie et s'endettaient à tour de bras. Mais la Grèce a fait comme tout le monde, elle a vécu au dessus de ses moyens du fait notamment d'une fonction publique aux effectifs pléthoriques. Évidemment, cela a tout de suite suscité l'effroi des libéraux! Et pour cause, la potion que la Grèce va devoir avaler est très amère. Suppression des 13 et 14ème mois de salaires pour les fonctionnaires, augmentation du taux de TVA etc. Or, la Grèce a longtemps été pénalisée par une économie souterraine plutôt développée. Le remède imposé par le FMI a donc été tout naturellement...d'augmenter le taux de TVA ! Et plus particulièrement sur les alcools et le tabac. Il y'a de quoi douter de l'intelligence des barons de l'économie. Autrement dit, c'est comme si en France, pour limiter l'évasion fiscale on augmentait l'ISF. Bref, c'est un non sens absolu. Mais si les marchés se sont tant emballés, c'est tout simplement parce qu'ils ont senti les européens bien incapables d'aider la Grèce. Car il est vrai que l'Allemagne - qui dirige en fait  l'UE - n'a pas voulu aider la Grèce, et pour cause, les grecs méritent ce qui leur arrive ! L'Europe qui protège s'apparente à une parfaite mystification, car si demain la Californie fait "faillite", l'État fédéral américain ouvrira directement le porte monnaie. Ou plutôt, ils feront marcher la "planche à billet". En d'autres termes, inventer l'argent. Chose interdite en Europe par l'article 104 de Maastricht. Or, l'Europe n'est pas une nation, les Français n'iront jamais travailler en Roumanie, parce que l'Europe est constituée de Nations, un corps démocratique avec des histoires et des cultures différentes. Du coup, personne ne veut rembourser la Grèce, si l'Allemagne le fait, c'est uniquement parce qu'un retour aux monnaies nationales lui serait préjudiciable. Ainsi, du fait d'une gestion rigoriste de sa monnaie et de ses finances, le nouveau mark s'apprécierait trop face aux autres monnaies européennes. Dès lors, elle perdrait en compétitivité, ce qui engendrerait une asphyxie totale de son économie basée sur l'exportation. Prenez le cas de la France, -dont une partie du chômage de masse est à mettre sur l'autel d'une gestion folle furieuse de l'euro-, cela fera exactement pareil en Allemagne.
Bref, la Grèce est dans une situation catastrophique. De surcroît, tout le cinéma effectué par les pays de l'eurozone n'a pas du tout rassuré les marchés. Car les investisseurs savent très bien que la Grèce ne s'en sortira pas sans... dévaluer ! Dévaluer. C'est ainsi qu'elle retrouvera une compétitivité, c'est ainsi qu'elle réexportera et c'est ainsi qu'elle rendra son appareil productif touristique plus performant (ils retrouveront de fait, quelques clients touristes partis en Turquie par exemple). Comme la Belgique qui en 82 en pleine crise, dévalua sa monnaie, et qui 2 ans plus tard retrouva une une balance commerciale largement excédentaire! La Grèce par ailleurs, n'est pas un pays de glandeurs. Elle a une productivité du travail légèrement en deçà de celle la sacro-sainte Allemagne. Mais les européistes ne veulent surtout pas, ne serait-ce que discuter d'une éventuelle sortie de l'€, car cela montrerait les trop nombreuses contradictions de la monnaie unique dont les gestionnaires sont incapables de  remettre en cause cette monnaie.
Au total, on aide à pays à aller encore plus mal. Ainsi, d'après Marc Touati, la Grèce va se voir infliger une baisse de son PIB de 12% sur 3 ans ! Avec un PIB qui avoisine les 345 milliards, cela fait grosso modo 35 milliards qui partent en fumée. Pourtant, l'inflation est de 1% et le chômage de 10% ! Bien sur la Grèce doit faire des efforts, elle doit remettre en cause son laxisme passé, mais c'est pas une raison pour la torturer de la sorte avec une monnaie trop chère pour elle. Si demain le Japon adopte l'euro, par exemple, le Japon serait dans la même situation: chute de ses exportations et dans le cas échéant, la Chine se frotterait les mains. D'ailleurs, elle se les frotte déjà: le déficit de la balance commerciale de l'UE vis à vis de la Chine avoisine les 200 milliards. Merci le libre-échange déloyal et l'absence de protectionnisme raisonnable.


Avec Merkel, on rigole pas. Les grecs pris la main dans le sac vont devoir maintenant subir une rigueur imposée par le FMI mais souhaitée par l'Allemagne. Après avoir profité d'un période de croissance, les grecs vont maintenant devoir sacrifier tous leurs "privilèges" sans pour autant régler leur cas. Car, son industrie qui compose encore 20% de son PIB sera encore très largement handicapée par un euro largement surévalué et strictement inadapté à son économie.

Fort de ce diagnostic, nous pouvons envisager un certain avenir pour la France. Car la crise grecque, conjuguée à l'explosion de la dette conduira indiscutablement à un "serrage de ceinture" provoqué par Sarkozy. Toutefois, est-ce vraiment légitime ? Doit-on, à l'instar de la Grèce entamer un nouveau plan de rigueur?  Même si il est intéressant de rappeler que la rigueur a bien souvent été la panacée en France. Et ces motifs constituent pour Sarkozy un bon moyen pour tailler dans les effectifs pour économiser quelques sous. Semer la pagaille dans le pays, en supprimant des postes de police pour économiser 50 millions, quand dans le même temps on accorde des milliards d'euro pour "sauver" la Grèce sans l'avis des contribuables, c'est tout de même très fâcheux. A fortiori quand dès le lendemain on annonce un "gel des dépenses".
Depuis lors, les gouvernements se plaignent que les caisses sont vides. Et elles le sont. Mais jusqu'à quand le seront-elles vraiment? Ainsi, on donne 1 milliard aux riches rentiers au titre du bouclier fiscal, 3 milliards aux restaurateurs.Cette dernière est la loi la plus juste mais la plus honteuse. Honteuse, car les chaines de restaurant comme Mc Do ou Quick se sont vu eux aussi baisser la TVA alors que rien ne le justifiait. A ne pas confondre avec le petit café du coin, qui travail tous les jours pour un SMIC et pour qui la baisse peut permettre de continuer de travailler pour un salaire décent. En outre, on exonère les heures sup', on supprime la taxe professionnelle. On ne peut pas se plaindre de ne plus avoir d'argent tout en consentant constamment une myriades de remises fiscales, bien que certaines aient de bonnes raisons d'être.

La France est t-elle en danger ? Ma réponse est absolument pas. Il faut toujours avoir en tête que la France a des actifs, qui d'après l'économiste Mathieu Plane, sont de l'ordre de 300 milliards d'euros. Détenus dans des actions, des bâtiments etc. Toutefois, le problème réside dans le fait que nous sommes l'un des pays les plus prélevés au monde. Ainsi, le taux de prélèvement  est de 45%. Ce qui laisse peu de marges de manœuvre. Comparons ce chiffre avec les États-Unis ou le taux de 34%. Les USA ont de la marge puisqu'un point de PIB supplémentaire de prélèvement rapporterait plus de 100 milliards à l'État fédéral.
Pour aborder une rigueur la France ne peut donc pas penser augmenter les impôts, sachant de surcroît que c'est la consommation intérieur qui booste la croissance. Alors que faire?

N'oublions jamais que l'État Français cumule dans ses rangs des milliers d'élus, pour la plupart pourris gâtés, des ministères qui ne servent à rien, des ministres incompétents, des régions et dont tout le monde se fout éperdument. Pourquoi y'a t-il un secrétariat au sport ? Pourquoi Mr Estrosi, grand clown de ce gouvernement touche t-il 10000€ par mois pour un travail aussi mauvais? Pourquoi avons nous créé un ministère de la relance (vous savez à quoi il sert vous ?)  Enfin, tous les impôts locaux que nous payons pour des régions qui accentuent pourtant les inégalités sur le territoire national, menace sa cohésion par des régions qui se déclarent autonomes Et ces folies ont un coût: des repas, des fonctionnaires, des retraites, des voitures, tout alors que le préfet pourrait très bien s'en charger. Mais en France, État centralisé est un gros mot. Quoiqu'il en soit, on réaliserait de grandes économies si au moins on supprimait des régions et les fonctionnaires qui vont avec. En d'autres termes, réduire le train de vie de l'État, réduire les salaires des ministres. Au moins peut-on prétendre sans rêver, à une réduction du nombre de régions en les mettant à 10 grand maximum... Aussi, supprimer des niches fiscales, ce qui revient à indirectement augmenter les impôts contrairement à ce que dit le gouvernement. Par conséquent, avec tout ces éléments, nous pouvons envisager une rigueur en augmentant peut être de quelques milliards d'impôts sur le revenu.  Les gens qui payent leurs impôts aujourd'hui voient tous les jours des scandales, des Joyandet avec leur Jet à 116 000€, des Sarkozy qui s'augmentent en pleine crise etc. Bref, tout le monde se goinfre...sauf le contribuable moyen. L'impôt qui d'ailleurs, doit être réformé, il faudrait d'urgence supprimer sans aucune contrepartie l'ISF, responsable de la fuite entrepreneurs, qui se compenserait par leur dynamisme et leur consommation. Supprimer de fait, le bouclier fiscal et rétablir à 45% le taux d'imposition des plus riches, 55% ces temps-ci. On dit qu'une augmentation des impôts fait fuir les investissements sur notre territoire. C'est peut-être vrai, sauf que nous sommes l'un des pays les plus productifs au monde. Ce qui est loin de dissuader les entreprises de venir s'implanter dans l'hexagone.
Dès lors, nous comprenons donc que la crise grecque et la dette vont servir vont servir d'alibi à Sarkozy pour tailler toujours plus dans les effectifs, policiers notamment pour économiser quelques sous au prix de la sécurité de notre territoire. Il est plus que jamais temps de réduire le train de l'État, le rendre plus compétitif en baissant les charges qui pèsent sur nos entreprises, pas les grands groupes, je parle des TPE-PME, les vraies créatrices de richesses mais qui "crachent" toujours plus pour compenser les cadeaux faits aux grands groupes du CAC 40.


  
Ministre incompétent à gauche, ministre inutile à droite. Associé à des régions qui menacent notre cohésion territoriale, qui prélèvent toujours plus pour alimenter les frais de ses élus, comment envisager un nouveau "serrage de boulons"?  Si le gouvernement se lançait dans une réforme honnête de la fiscalité, qu'il dégraissait un peu ses effectifs ministériels, les français seraient prêts à entrer dans une phase de rigueur. Mais en tout cas, la crise grecque ne doit absolument pas être un motif pour supprimer des postes de police notamment, supposés peu productifs.

dimanche 25 avril 2010

Le marasme européen

Cela fait déjà  quelques semaines, que les médias hexagonaux et mondiaux narrent cette crise mais souvent, comme à leur habitude, de manière stéréotypée et inexacte. Car la Grèce n'est que la face cachée de deux gros problèmes: délit de solidarité des pays européens d'une part, et du rôle de la monnaie unique d'autre part.
Ce faisant, depuis Maastricht, alors que les euro-béats socialistes, mais aussi conservateurs, nous vantaient l'Europe, la réunification d'un grand continent uni par un objectif: la paix, ou "faire L'Europe c'est faire le poids!", ou mettre un homme en slip pour vanter le  Traité de Lisbonne. Mais justement aujourd'hui on se rend compte que tout ceci n'était que du vent, que l'Allemagne, qu'on loue comme une locomotive européenne à suivre pour sa rigueur budgétaire exemplaire aux yeux des ultra-conservateurs, mène une politique individualiste et non coopérative, que la France de Sarkozy joue dans le spectacle (Sarkozy reçoit Papandréou etc...). Le tout, sans aucune solidarité et aucune coopération. L'union monétaire, qui devait apporter plein-emploi, Europe sociale, et croissance économique n'a engendré en fait, que la faillite de certains États: tricheur comme la Grèce, mais aussi ceux qui étaient donnés comme modèle exemplaire comme l'Espagne ou l'Irlande !
Toutefois, je préfère, à ce stade, rassurer le lecteur. Non, ce ne sera pas un billet purement économique, et par ailleurs, je ne le consacrerai pas une nouvelle fois, à la démolition de nos euro-romantiques. Il s'agira juste de mettre en avant les contradictions internes de l'Union européenne. Non pas en tant qu'entité elle même, car l'UE est une belle idée en soi, mais pas en tant qu'elle est construite: construite pour les banques, construite dans les couloirs bruxellois, où des directives ultra-libérales y sont "pondues". Mais surtout, construite pour les rentiers. Encore une fois, j'étayerai  plusieurs arguments  à ce sujet.

La maxime des européens, ou du moins, la recette miracle qui devait être clé du succès de l'UE peut se résumer ainsi: libre circulation des biens et services (opérationnel mais encore imparfaite), des travailleurs (on essaye petit à petit de l'imposer), et des capitaux ( bien évidemment, eux n'ont pas attendu pour circuler dans une Europe créée pour eux). Ainsi, depuis les années 80, les capitaux ont tout le loisir de voguer de pays en pays. Les nations étant complètement impuissantes et incapables de retenir leurs entreprises sous peine de susciter l'effroi de Bruxelles. Qu'est ce que cela veut dire concrètement ? Cela veut dire que nos usines peuvent partir impunément vers des contrées lointaines, quoique pas tant que ça: je pense aux nouveaux pays arrivés, Roumanie, République Tchèque etc. Cette ouverture qui devait sceller définitivement la belle idée européenne en tant qu'union continentale, n'a en fait servie qu'aux entreprises qui peuvent maintenant  délocaliser à tour de bras. Je pense à Continental, qui a proposé à ses salariés de s'installer en Roumanie après voir délocalisé  ! Ou même à Renault qui part construire en Turquie, mais qui construit déjà  en Roumanie sa Dacia. Ce qui n'empêche pas le culotté Carlos Ghosn de pavoiser dans les Échos en proposant "une mondialisation sociale". Bonjour la mondialisation sociale !
De fait, la mobilité du travail, vantée par nos européistes se résume à un transvasement, des zones de sur-chômage, à des zones de recherche de main d'œuvre. En d'autres termes, si en France il y'a du chômage, la mobilité parfaite du travail doit permettre à ces mêmes travailleurs d'aller la ou il y'a du travail: en Roumanie. Beau modèle de société, que nous prépare l'UE non?

Depuis 2001, les États n'ont plus le contrôle de leur monnaie. Celle-ci étant aux mains de la Banque centrale européenne, "tellement indépendante qu'elle n'est pas tenue de rendre des comptes à quiconque" pour reprendre le mot de Jacques Généreux. Notons d'ailleurs au passage que l'Europe transparente vantée par nos euro-romantiques en prend un coup... Pour inspirer confiance, la BCE a pendant quelques années, mené une politique de taux d'intérêts élevés favorisant ainsi, une appréciation de l'euro de plus de 30% par rapport au dollar. Ce qui a pour effet d'affaiblir la compétitivité française, pourtant déjà touchée par une fiscalité pesante, et par les 35h qui ont rendu le travail plus cher quand, dans les autres pays le rendait plus compétitif.
En outre, l'euro a asphyxié notre économie car inadapté à notre structure. La BCE ne peut pas faire de miracles. En d'autres termes, elle n'a qu'une seule et unique politique monétaire pour tous les pays de la zone euro. Des pays qui d'ailleurs, ne partagent pas la même structure économique. Les pays comme l'Italie, la France ont ainsi besoin d'un euro faible, dévalué, et de taux d'intérêts généreux pour soutenir leurs industries. Néanmoins, l'Espagne, par exemple, alors qu'une bulle immobilière se formait, aurait du avoir des taux d'intérêts bien plus élevés ! Ce qui aurait eu pour but, d'endiguer les constructions immobilières qui se développaient de manière anarchique.
Avant Maastricht, l'Allemagne venait de se réunifier. De retrouver sa grande puissance, symbolisée par son mark. Son mark fort. Or, juste à ce moment là, on posait déjà un projet de monnaie unique. Mais pour que l'Allemagne accepte l'euro au détriment de son mark, il fallait faire des concessions. En d'autres termes, que l'euro devienne un euro...mark. C'est à dire, sur-évalué et géré en toute rigueur. De surcroît, il fallait que la banque centrale soit indépendante. Notons qu'aujourd'hui, la BCE est à peu de chose près, le copié collé de la Bundesbank, mêmes objectifs, mêmes statuts. Cependant, l'euro fort ne pénalise pas l'Allemagne parce qu'elle exporte à 65% au sein de l'UE. Les pays qui s'enrichissaient comme la Grèce ou l'Espagne achetaient à gogo les machines-outils allemandes, mais bien sur ses BMW, symbole de richesse. Sauf que l'Allemagne n'est pas la France. Ainsi, quand l'euro s'apprécie de 10 centimes par rapport au dollar Airbus perd un milliard d'euro... Qu'on ne s'étonne pas que l'industrie française décline, surtout quand nos exportations sont dopées par la ventes d'avions !

Dès lors, les contradictions de l'euro, a fortiori de sa gestion éclatent au grand jour. Pour protéger l'euro, nos euro-romantiques ont eu la géniale idée de créer une campagne vantant l'euro et ses mérites. Sauf que celle-ci est tellement pitoyable et fallacieuse, que je ne peux que vous la faire partager

 

     Il est grand temps, que les sbires de l'UE arrêtent de prendre les gens pour des imbéciles !

Ceci nous permet de tirer 2 conclusions; d'une part nous pouvons tous voir, à la lumière de cette vidéo ce qu'est l'euro-béatitude (l'euro vous fait un bisou !), d'autre part, les promoteurs de cette vidéo vont un peu vite en besogne. Grâce à l'euro, le taux d'inflation est bas? Très bien mais, au détriment de quoi ? Qu'en est t-il des 10% de chômage dans la zone euro (20% pour les jeunes), qui découle d'une politique monétaire ultra rigoureuse ? Je pense que les ménages français préféreraient avoir un emploi et voir le prix du café augmenter de plus de 2% par an...
De surcroît, si on reprend les thèses du "prix Nobel d'économie" Paul Krugman, on remarque que, d'après lui, un taux d'inflation acceptable doit se situer dans la fourchette des 4%: soit 2 fois supérieurs que les objectifs actuels de la BCE... Aujourd'hui, du fait de la crise, ils sont  à 1%, cela marque la volonté de retour à la croissance. Ouf pourrait t-on dire. Mais non, cependant, car Jean Claude Trichet meurt déjà d'envie de les augmenter pour anticiper les "risques inflationnistes". Pourtant, on est plus proche d'une déflation à la japonaise, que d'une hyper inflation. Surtout quand le fléau du chômage hante plus de 10% de la population française. Ainsi, que Trichet se rassure, l'excès de consommation créatrice d'inflation n'est pas prête d'arriver... Mais c'est la, une superbe démonstration de la phobie hystérique de l'inflation, bien plus importante à maîtriser que l'emploi ou la croissance aux yeux de la BCE... Loin des dogmes monétaristes de Friedman, les institutions financières européennes devraient plutôt s'attacher à écouter les grands économistes. Mais pourquoi ne le fait-elle pas ?

Pour répondre à cette question cruciale, il faut toujours avoir en tête que l'Europe je ne le dirai jamais assez, est construite pour les rentiers. De fait, le plus grand économiste que le monde ait porté, c'est à dire Keynes nous avait déjà prévenu "l'inflation, c'est l'euthanasie du rentier".  Dès lors que l'on a comme priorité, la confiance des marchés financiers, cela va attirer des investisseurs, mais surtout les rentiers (d'où l'appréciation de l'euro). Autrement dit, des gens qui, les doigts de pieds en éventail accumulent des résidences à Paris ou ailleurs, pesant à la hausse des actifs, rendant ainsi l'acquisition de logements de plus en plus chers. On comprend alors mieux au service de qui est mise la politique monétaire de la BCE, et de la Commission européenne. Ces institutions dont les sbires sont non élus et tous imprégnés des dogmes monétaristes les plus avancés: inflation zéro, État perturbant l'équilibre des marchés (...), n'ont qu'une envie, faire de l'Europe un grand marché à l'abri du méchant État. En d'autres termes, ils nous imposent le "tout marché" cher à Friedman par ailleurs. De là les nombreuses libéralisations en France par exemple: France Télécom (on a vu le résultat!), GDF, mais récemment la Poste!

Mais la supercherie bancaire propre à l'Union européenne ne s'arrête pas là. Car dès Maastricht, un article a été spécialement crée pour... nos amis les banquiers ! Ainsi, l'article 104 du Traité nous dit:" Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres (...) d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux États". Cette "loi" avait d'ailleurs été instaurée en France par l'ami des banquiers Giscard (mais aussi Pompidou) dès 1974 et reprise donc par l'UE. La création monétaire est pas conséquent exclusivement aux mains des banquiers, et donc du privé. Je suppose que vous vous demandez ce que ça peut faire ? Et bien ça fait les subprimes d'une part, c'est à dire, des gens totalement incontrôlés qui s'arrogent le droit de créer la monnaie de manière crapuleuse (aller chercher des clients insolvables) et irresponsable. Rothschild le disait déjà il y'a 100 ans: "Si vous permettiez aux banquiers d'émettre l'argent d'une nation, ils ne se soucieraient pas des lois." D'autre part, on arrive à une situation quasi incroyable où, actuellement la BCE prête aux banques commerciales à 1%, pour que ces mêmes banques octroient les mêmes prêts avec des intérêts de 7% dans le cas de la Grèce ! Du fait de la confiscation de la création monétaire par le privé, des États, des populations entières sont obligés de se serrer la ceinture pour satisfaire les rentiers et les financiers. Par ailleurs, n'oublions jamais qu'à cause de ces intérêts, ce sera bientôt la totalité de l'impôt sur le revenu - 55 milliards - que la France devra s'acquitter ... Et tout cela, gravé dans les divers traités européens.

Pour conclure, ces gens là ont tous, pour la plupart, fait leurs études aux États-Unis et reviennent en Europe pour imposer leurs visions malgré le rejet des peuples Français, Néerlandais et aux Irlandais. Avec un programme plus libéral encore que les américains eux mêmes, bien plus keynésien et protectionniste qu'on aime à se le raconter. Toutefois, tant que l'euro sera mis exclusivement au service des marchés et des rentiers au détriment de la croissance et de l'emploi, tant que la BCE continuera de croire qu'une politique monétaire unique pour des États aux structures tout à fait hétérogènes est possible, tant que la Commission européenne se bornera à inculquer ses recettes libérales aux différents États, l'Europe ne sera jamais acceptée. Pour sauver les pots cassés, la commission se lance dans une pitoyable campagne pour défendre un euro dont la gestion est totalement injustifiable et injustifiée (1€ = 1,40$ !). Or, ce n'est pas avec de tels mensonges que nous allons l'accepter l'Europe. C'est pourquoi il est temps, à mon sens de penser une autre Europe. Une Europe plus démocratique, un euro au service de la croissance, dans une Europe construite avec les nations. A la lumière de la crise grecque (mais aussi espagnole ou même irlandaise), tout le monde sera s'accordera pour dire que c'est urgent. Très urgent.


Avec un exécutif intégralement non élu et inamovible, les dirigeants européens ont désormais tout le loisir de s'affranchir des peuples, et mener à bien leurs petites magouilles. Comme par exemple - anecdotique - la retraite à 50 ans avec 9000€/mois pour "nos" technocrates bruxellois. L'Europe, construite pour les banquiers et les rentiers, qui nie les peuples et les nations, (avec il est vrai, la complicité de gens comme Giscard d'Estaing) ne sera jamais acceptée. On peut comprendre le désarroi des citoyens après la trahison de Lisbonne, il n'empêche, nous devons tous nous battre pour une autre Europe.

dimanche 4 avril 2010

Analyse (pessimiste) des éléctions régionales.

Les élections régionales achevées, la sentence tomba pour la droite. Seulement 2 régions glanées. Pendant ce temps le PS pavoisait, fier d'avoir fait barrage à la droite sarkozyste. Après, il faut le dire plusieurs claques électorales.
Toutefois, il est impossible de rester sur une analyse si manichéenne de cette élection. Car, il est vrai que, même si je pensais déjà que la gauche allait l'emporter dans mon précédent billet une analyse plus approfondie est de rigueur. Car, d'une part ce n'est pas une victoire à proprement parler du PS, d'autre part, on doit prendre en compte la poussée abstentionniste, qui est en train de pourrir notre démocratie.

Ainsi, est t-il possible de comprendre pourquoi les gens ne vont plus voter dans ces élections, qui a priori, ne sont que des "tours de chauffe" avant notre élection présidentielle? On a tous en mémoire l'abstention exceptionnellement élevée qui a eu lieu lors des élections européennes. Pourtant, la réponse est d'une simplicité biblique. De fait, en 2005, 55% des Français ont dit NON à la "Constitution européenne" (ici les guillemets sont de rigueur, tant la "constitution" n'était en fait qu'un vulgaire programme ultra libéral). Et pourtant, les élites bruxelloises, incontrôlées, sans aucune légitimité et de surcroît, nommées; ont dit au peuple de revoter en Irlande, ont dit à Nicolas Sarkozy de faire un autre traité cette fois ci ratifié par voie parlementaire. En d'autres termes, le peuple s'est fait craché dessus, lui n'étant pas à même de savoir ce qu'il lui faut, si bête il est selon nos technocrates bruxellois. En fait, les politiques français, dont la crédibilité était déjà entamée fortement a perdu le reste qui lui restait le jour de ces élections. Et là, on s'étonne qu'il y ait 53% d'abstention? Mais quand le peuple dit NON a quelque chose et qu'une petite clique d'eurocrates   lui dit "non tu as tort", inutile de s'émouvoir d'une grande abstention.

Xavier Bertrand était pourtant sûr de lui. Il faut attendre le deuxième tour et vous verrez ce que vous allez voir. L'UMP gagnera quand même. Les élections régionales ont été la plus belle démonstration de la bassesse, et de la gaminerie de nos politiques. D'un côté, un UMP en quête de démontage du PS avec Soumaré, de l'autre le PS qui accuse Devédjian. Autrement dit, au sein de la politique spectacle, celui qui gagnera sera le plus vicieux. On présente des personnalités sur les listes: Douillet, Legrand etc. Pendant que la France traine lourdement ses 10% de chômage, sa dette abyssale, la lourdeur de sa bureaucratie, nos politiques préfèrent se lancer dans des débats tantôt inutiles, tantôt stériles.. Un tel a fait de la prison, un tel a volé dans un magasin à 8 ans. Triste programme politique pour des citoyens qui ne demandent qu'à retrouver une confiance, une crédibilité dans force politique.
Au soir du deuxième tour, Bertrand n'en démordait pas: notre défaite est à mettre sur l'autel de l'abstention. Or, le  même Bertrand pavoisait du fait des 30% acquis lors des régionales nonobstant les 60% d'abstention aux élections européennes... Triste constat.


 Xavier Bertrand est le symbole parfait de cette droite arrogante et auto-satisfaite. La droite gagne, c'est grâce au "formidable travail des militants". La droite perd, il faut mettre ça sur l'autel de l'abstention. Manifestement, cette droite ne plait plus, ne séduit plus et excelle plus que jamais dans le maniement de la langue de bois.

Néanmoins, le PS est loin de faire plus belle figure. Car, la victoire n'est absolument pas à mettre à son crédit. Ses mensonges pléthoriques, sur une hypothétique région qui fait barrage aux sarkozysme relève du mythe. Car la France reste, et c'est heureux un État encore centralisé, héritage Jacobin. Ce qui réduit considérablement le poids des régions. Ainsi, tout part de l'État central! Jamais nos régions n'égaleront la puissance et l'autonomie des Landers allemands pris pour modèle par nos élites.
 Par ailleurs, il faut dire que les gens votent pour un président de région, pas pour un parti politique. Le désintérêt chronique des "petites gens" laisse la place aux (encore) nombreux militants UMP PS, qui ont de fait, tout le loisir de s'arroger la totalité de la scène politique. Le FN récoltant certaines voies des gens délaissés et dégoutés de toute cette politique . Non pas comme le disait Eric Besson, ce ne sont pas que des xénophobes, contre la construction européenne et contre la mondialisation. Car cela se révèle tout à fait inexacte: il omet le fait que ce sont aussi des gens désespérés qui ne se reconnaissent dans les programmes politiques. En outre, c'est bien beau de se faire le chevalier de l'anti-FN, mais c'était pourtant ce même parti qui était content d'avoir rallié à leur cause, les gens du FN, et maintenant, on les traite comme de vulgaires xénophobes simplement parce qu'il sont "retournés au bercail"
On ne vote pas donc, pour un programme, pas pour un parti. Cependant, c'est indéniable, cela met en évidence la popularité des barons locaux, ces mêmes barons qui, aujourd'hui forment le PS. Indubitablement, Royal a une forte popularité... En Poitou-Charentes ! François Hollande a une forte popularité... en région Centre ! C'est ça la réalité du PS actuel: des barons locaux populaires. L'exemple de Georges Frêche l'illustre à merveille. Le PS présente une liste à son encontre, et se prend une raclée monumentale (9%). Les gens n'ont pas voté socialiste, ils ont voté pour un bon président de région que doit être Frêche.

Nous nous devons aussi de comprendre le score des écolos. Car Europe Écologie surf la sur la vague quasi hystérique de l'écologie. Or, ces mêmes écolos, qui, des deux mains signent le Traité de Lisbonne, qui soumet l'Europe à un espace de concurrence acharnée et déloyale, favorisant de fait, les longs voyages en avion, en bateau pour que toute la pacotille chinoise arrive à bon port. C'est ça l'écologie ? Celle qui restreint de manière quasi dogmatique tout les investissements routiers en Ile-de-France favorisant ainsi les interminables embouteillages que subissent nos amis Franciliens? Et pourtant, partout cette pseudo écologie "verdâtre" pour reprendre l'expression de Nicolas Dupont-Aignan, a fait de bons résultats.
Toutefois, les écolos ne sont que les idiots utiles du PS . Lorsque que le PS a besoin des écolos pour gagner face à la droite comme ce fût manifestement le cas en Ile-de-France (26% Pécresse contre 23% pour Huchon), les socialistes s'allient. Or, quand le PS écrase tout sur son passage, sans accords au préalable, le PS fait cavalier seul comme en Bretagne, laissant Europe Écologie dans un score médiocre.


La France est rose. Mais le PS n'a pas de quoi pavoiser car sa victoire est avant tout celle de ses barons locaux, qui jouissent d'une popularité locale comme Frêche. C'est pourquoi ils n'arrivent pas à se mettre d'accord, du fait d'égos surdimensionnés. La droite elle, se referme sur elle même, trouvant des excuses pathétiques pour expliquer son cuisant échec. Ces élections, dans la droite lignée des européennes n'auront en tout cas, certainement pas donné à nos politiques la crédibilité qu'ils ont perdu depuis bien longtemps.

dimanche 21 mars 2010

La déchéance Française.

Il est commun, aujourd'hui de voir en Russie des manifestations pro soviétiques. Ce qui aurait été impensable à l'époque ou Boris Elstine "subtilisa" le pouvoir à Gorbatchev, pour transformer la Russie en un royaume d'oligarques et très capitaliste. Le PIB russe avoisine les 1600 milliards de $, très loin devant l'Ex URSS qui ne dépassait pas celui du Royaume Uni. de l'époque. Néanmoins, si la population s'enrichit -du moins, une certaine frange de la population- une part population reste presque indécrottablement attachée à l'URSS. Ce qui peut sembler paradoxal, comment un pays qui s'est grandement enrichi peut-il garder une certaine nostalgie d'une époque quasi misérable? Tout simplement parce que le peuple était fier d'appartenir à une Fédération qui rivalise avec les grands États-Unis. Aujourd'hui, la Russie ne pèse plus, n'influence plus et ne porte plus de modèle nouveau. C'est à dire qu'elle s'est fondue dans la mondialisation, devenant un pays banal qui a du mal aujourd'hui a se faire entendre dans les relations internationales. Et le peuple n'a plus cette fierté, propre à une nation forte, dominatrice et influente. En d'autres termes, c'est ce sentiment là qu'on les Américains aujourd'hui, celui d'être fort et de dominer le monde.

Cet exemple est riche d'enseignement. Pour la France particulièrement. Car ça fait 30 ans que partout, la France s'aligne, cède, voire même se soumet.
Tout ce qui faisait la France, c'est à dire sa grandeur, son indépendance, le fait qu'elle se déplace comme un électron libre dans un monde incertain, sa langue, plus généralement sa culture, se perd.
Ici, nous comparerons le France que nous connaissons, menée par l'homme au tee-shirt NYPD -et pro américain quand son présumé mentor de Gaulle leur vouait un scepticisme absolu- avec justement la politique de grandeur et d'indépendance du Général.

L'indépendance est le propre de la souveraineté. Ne recevoir d'ordre de la part de personne, pour que la France puisse instaurer sa vision du monde à qui voudra l'entendre, diffuser notre culture.
Ce que de Gaulle avait compris avant tout le monde, c'est que dans ce monde, à l'époque bipolaire, la France avait un rôle important à jouer. Grâce à des relations nouées avec des pays africains, nord américain (on parle le Français au Québec!), la France peut se permettre de rayonner, avec sa langue comme moyen de diffusion de sa culture.

Toutefois, tout ce travail effectué par de Gaulle est parti en fumée. Car dès lors que la France a assujetti son armée à celle des États-Unis par le biais de l'OTAN, dès lors que la langue française s'éteint à petit feu des organes exécutifs et législatifs européens, dès lors que nos services publics pourtant parti prenante de notre identité, sont privatisés à tour de bras sous les coups de boutoir de Bruxelles. Nous perdons toute indépendance.
Or, le problème réside dans le fait que, tout ça, c'était déjà analysé par de Gaulle en 1962! Ainsi, par exemple celui ci avait-il déjà peur de la colonisation anglaise si cette dernière rentrait sans concession. Or, l'Angleterre depuis l'ère Tatcher a fait plié l'Union européenne.Tout était joué, l'Angleterre a montré qu'elle pouvait faire plier l'Europe, ce pays vassalisé par les États-Unis montrait de fait qu'il allait se servir de l'UE pour ses propres intérets sans faire de concessions. L'Europe indépendante des USA, demeure depuis lors, une confédération d'États à la botte des États-Unis. Et la France de céder partout et tout le temps.

Après la sacralisation des nations des siècles derniers, s'est substituée la négation des nation. Les nations c'est le mal ! On connait tous l'air de Renaud et Axel Red "les armes les drapeaux les patries les nations, font de nous de la chair à canon". Ce n'est peut être pas une référence en la matière.  Or, ce diagnostic est un contresens total. Car l'exemple de l'Union soviétique, peut nous permettre de comprendre que la nation peut rendre un peuple fier. Elle n'est pas une explication crédible aux guerres. Et pourtant, c'est la dessus que s'est construite l'UE: sur la négation des nations. C'est ce Jean Monnet qui nous l'a vendue. Et sous de Gaulle, nous y résistions! Mais quand le néo conservateur Giscard commence, à nous vendre le Système monétaire européen, début de la perte de souveraineté monétaire, là tout change. Ces théories nauséabondes sont sensés nous faire comprendre qu'il faut oublier les nations, donc la France d'oublier sa spécificité et se fondre dans le moule libre-échangiste sous l'égide des américains.

C'est la que l'action de Nicolas Sarkozy intervient. Insérer la France dans la mondialisation officiellement, fondre la France dans le monde du fric en oubliant ses valeurs, officieusement. Évidemment, la France ne peut pas faire ce qu'elle veut. On peut donc me dire que je suis un démagogue qui ne vis pas avec nos réalité: mondialisation, Europe etc. Or, justement, si après la mort du Général de Gaulle, l'Europe avait continué de protéger les intérêts des Français, et même protéger tout cours, au lieu de la mettre au service de l'Allemagne (réputée sérieuse, par les... monétaristes bien sur!), des banques et des entreprises. Mais les eurobéats me diront: Pourquoi toujours la France, vous n'avez pas le plus gros PIB, ni la plus grande population comme l'Allemagne, alors arrêtez de vouloir diriger. Le problème, c'est la France qui est à l'origine du marché commun et de l'Europe. C'est nous qui avons tendu la main aux allemands pour contrer les Anglais. Et aujourd'hui, on voudrait nous dire arrêtez de penser qu'à vous? Et bien voilà, la France a cédé: elle n'a plus la maitrise de sa monnaie, ni de ses frontières et 80% des lois votées par le parlement proviennent de Bruxelles.

Les Français, surtout sous de Gaulle jouissaient d'une image arrogante dans le monde entier. Car la politique d'indépendance du Général passait souvent par des piques lancés aux américains. La France énervait, narguait, mais menait sa propre politique. 
C'est pourquoi beaucoup d'institutions internationales sont dirigées par des Français. Les Français sont réticents quant aux libre échange? Et bien on va mettre un Français, Pascal Lamy pour nous faire croire que ce sont des politiques qui avantagent les Français. Strauss Kahn au FMI, et bien sur la Trich' alias Trichet à la BCE. C'est d'ailleurs pour cela que, 2 agents espions américains, les fameux Pères Fondateurs (majuscules obligées!) Schumann et Monnet ont été embauché, car si la création européenne est une une création Française, il en sera plus facile pour eux de l'accepter comme telle.  
"Dans le monde il n'y a qu'une alternative : commander ou obéir". Ce vieil adage Napoléonien est riche d'enseignement, mais malheureusement, la France et nos dirigeants, depuis Giscard, ont choisit l'obéissance.


Au total, la France semble être vaincue, écrasée. Ce qui ne doit pas l'enterrer pour autant. Il faudrait à tout prix réagir pour enrayer cette spirale, qui nous mènera tôt ou tard, à la déchéance. Sarkozy est l'exemple parfait d'une France qui cède, qui se soumet pour faire plaisir aux américains, la réintégration dans le commandement intégré de l'OTAN place l'armée française sous l'égide américaine le tout, sans aucunes conditions. De fait, c'est tout l'héritage gaulliste, d'une France indépendante et sure d'elle même qui a disparu.


PS: Je remercie 1000 lecteurs qui ont trouvé le temps et le courage de me lire.

dimanche 7 mars 2010

Le mirage De Villepin.

La classe. L'élégance. Ce que Sarkozy n'a pas, De Villepin l'a. Grand diplomate, énarque, Villepin est un homme des cabinets.
Après la folie de l'affaire clearstream, qui n'est que la face cachée des coups tordus qui se trament à l'abri des arcanes du pouvoir, Villepin est sorti grandi. Pourquoi, après son bref passage à vide revient il en force? Quels ont été ses moyens d'action? Ici, nous nous pencherons sur quelques faits qui tendent à montrer qu'assurément, de Villepin n'est pas une alternative crédible.

Commençons toutefois par un petit éloge. Car il est vrai, Dominique De Villepin, alias DDV, possède beaucoup d'atouts. D'une part, tout le monde s'accorde pour dire qu'il incarne cette certaine idée de la France chère à De Gaulle, cette envie de hisser la France au sommet. Avec ses nobles moyens il est vrai. Aussi, il porte sur ses épaules la carrure bonapartiste, l'homme fort, le leader. D'autre part, il incarne non plus théoriquement comme le PS, mais dans l'action, une opposition féroce à Nicolas Sarkozy.
Néanmoins, si DDV est sur le devant de la scène, c'est justement parce qu'il incarne cette résistance au roi Sarkozy. La soif de vengeance de ce dernier aura conduit Villepin a être populaire chez les antisarkozystes, sans pour autant avoir un vrai programme d'opposition, j'y reviendrai.

Mais arrêtons nous pour les compliments. Car le but n'est pas ici pour faire de la promo à DDV. Bien au contraire. Même si la rigueur nous impose toutefois d'être le plus objectif possible.
Premier point qui à mon sens, est la pierre angulaire de cette mascarade: le gaullisme. De fait, les politiques DDV inclu, se permettent à tort et à travers de faire référence à De Gaulle, à la grandeur du gaullisme. Car Charles de Gaulle est qu'on le veuille ou non, le dernier héros de notre histoire. Il a encore une grande place dans le cœur des Français, c'est indéniable. Par conséquent, bon nombre de politiques l'invoquent sans cesse. C'est le cas de Bayrou notamment. Je regardais intéressé un interview de Bayrou, quand celui ci a  le culot de comparer sa traversée du désert avec celle qu'a connu De Gaulle de 1946 à 1958 ! Je légitime ce qui m'arrive en faisant référence à de Gaulle, pour montrer aux Français que non, je ne suis pas mort. Ridicule.
Bien pire, dans les sommets de l'État, un homme a réussi à faire croire à tout le monde qu'il l'était: cet Homme, c'est Nicolas Sarkozy. Il est tout simplement aux antipodes de la définition gaulliste. Libéral, pro américain, rabaisse régulièrement la France à l'étranger (...), Sarkozy est tout sauf Gaulliste. Et pour cause, il le sait très bien, c'est pour cela qu'il a engagé le "gaulliste social" Henri Guaino comme plume et conseillé spécial. La aussi tout aussi trompeur. Car, jamais De Gaulle cependant son franc-parler, n'aurait pu dire que "l'Homme africain n'est pas rentré dans l'Histoire". La plume de Sarkozy n'est pas Gaulliste, pas plus que le perroquet qui les répète sans même savoir ce qu'il dit.

Dès lors, l'utilisation à tort du mot "gaullisme" se révèle manifestement fallacieuse. Fallacieuse parce qu'elle induit les Français en erreur. Évidemment, se réclamer du général de Gaulle, cela sonne vrai et honnête. Ça, tout les politiques le savent, et en jouent. Or, à mon sens, l'usage du terme "gaullisme" ne doit pas servir les intérêts d'une clique politique aux idées souvent contraires à celles de De Gaulle!
 De même, ce n'est pas parce qu'on se veut rassembleur que l'on est Gaulliste. Car le gaullisme constitue à lui tout seul un paradigme. Une vision de la France et du monde. Lorsqu'on lit le chef d'œuvre de Alain Peyrefitte "C'était De Gaulle", on se rend vraiment compte que le gaullisme, c'est avant tout la volonté de protéger les intérêts des Français, par une politique de grandeur et honnête. On a  d'ailleurs pour coutume de retenir sa volonté de payer lui même ses factures d'électricité.
Non, les idées de De Gaulle méritent mieux que d'être vulgarisées et utilisées par des gens Guaino et autres pseudo gaullistes.

Ainsi, après avoir analysé comment, au plus au sommet du pouvoir, le mensonge gaulliste s'est propagé, revenons au cas Villepin. Car la aussi, l'imposture est manifeste. Dès sa sortie du tribunal, fidèle aux bonnes habitudes, De Villepin se réclame du général, décrétant son envie de créer un grand rassemblement autour de lui. Très bien.
De Villepin gaulliste? Le général s'en retournerait dans sa tombe! Qui a apposé sa signature, scellant ainsi la quasi privatisation d'EDF alors qu'elle proposait une fourniture d'électricité encore très peu coûteuse à l'époque? Faire de grands discours à l'ONU c'est bien pour montrer à quel point on est obsédé par la grandeur de la France Toutefois, céder devant les directives de la dogmatique et très libérale Commission européenne, ça c'est pas digne de la grandeur de la France.
Continuons, les Français ont la mémoire courte pour tomber sous le charme villepiniste, car Villepin fût l'un des Premiers ministre le plus impopulaire de la Vème République. Logique, quand nous n'avons jamais été confronté à l'exercice du suffrage universel. Ironie du sort, Villepin me fait penser à toute cette clique de  technocrates Bruxellois qui  voguent dans les sommets du pouvoir européen, sans jamais être élus, et par conséquent, sans aucune légitimité.
Enfin et surtout: le CPE. L'argument économique est le suivant: les patrons recruteront plus facilement si les emplois sont plus flexibles. Jamais une réforme n'a pu à ce point, discriminer la jeunesse française. En d'autres termes, on a besoin de toujours plus flexibiliser pour donner un emploi (précaire) aux jeunes. Quitte à ce que ce soit un emploi d'un an, tant pi c'est un emploi quand même. Comme la formation d'apprenti, on travail beaucoup pour 600€ par mois, à ce prix là bien sur qu'il y'a du travail. En fait, le CPE consiste à faire payer à la jeunesse Française, les excès de la mondialisation totale, celle qui fait travailler des enfants asiatiques pour une bouchée de pain et qui concurrence de façon déloyale les travailleurs occidentaux. Or, au lieu de faire payer ça aux jeunes travailleurs, pourquoi ne pas de protéger nos emplois par une politique monétaire moins rigoureuse, ou encore par une taxe (carbone par exemple) aux frontières de l'Europe, pour renchérir le prix des produits chinois. Car ce dumping écologique, fiscal et social ne peut plus durer. Ou alors on persiste à offrir des emplois au rabais, précaire et peu rémunérateurs.
Au total, tout ces excès là, ce n'est pas aux jeunes Français de les payer ! D'autant que ces théories absolues et dogmatiques sont biaisées, la preuve, la baisse de la TVA dans la restauration devait créer 20000 emplois. Malheureusement, nous sommes encore loin du compte.

Au total, De Villepin est libéral, par conséquent, ses idées ne sont pas novatrices, et ne sont là non plus, aucunement similaires à celles de de Gaulle. Son image s'est construite grâce aux médias, qui participent à la politique "people". C'est pareil pour Fillon qui du jour au lendemain, se retrouve adulé par la presse Française, notamment par le Point.
Finalement, d'autres alternatives sont plus cohérentes et crédibles, Nicolas Dupont-Aignan par exemple symbolise cette droite honnête à mon sens parce qu'elle n'a pas été pervertie par les idées reagano-tatchériennes et parce qu'elle vise réellement l'intérêt des Français.


Malgré la haine qui les sépare, Villepin et Sarkozy ont les mêmes idées, aujourd'hui manifestement biaisées. Le villepinisme n'apportera rien de nouveau à la France, si ce n'est de nouveaux discours démagogiques et pseudo gaullistes sensés piéger les Français. Indubitablement, Villepin fait parti de cette droite conservatrice qui a trahi la droite gaullo-keynesienne qui fit pourtant  les grandes heures de la France. 

dimanche 21 février 2010

Quand l'État dérape

La Roumanie des années Ceausescu a vécu une longue période ou rien ne résistait au "génie des Carpates". Au point que sa femme, en guise de divertissement, plaçait des micros chez certains ménages roumains. Rien n'était trop beau, l'État roumain se permettait tout, même jusqu'à des profondes atteintes à l'intimité.
Les soviétiques au sens large n'ont jamais réussi à se défaire de l'omniprésence étatique, cependant que celui ci prenait en charge les transports, la santé. On est ici aux antipodes de l'Amérique contemporaine dont la classe visée par la réforme sur la santé de Barack Obama semble sceptique vis-à-vis de celle ci puisqu'elle prévoit certaines entraves aux libertés totales: choix du médecin etc. C'est dire si l'individualisme américain est poussé à l'extrême.
Dans les 2 cas ici, l'État à dérapé. D'une part, l'État soviétique s'était décidé à tout contrôler, tout savoir. D'autre part, l'État Américain et la révolution conservatrice ont permis, disons les choses comme elles sont, la quasi suppression de l'État dans la vie des ménages, au point que ceux ci sont désormais persuadés que l'État est le problème. Ce n'est pas d'ailleurs pour rien si Reagan est toujours la personnalité préférée des Américains.

Portons maintenant notre réflexion au sein de l'Europe, plus particulièrement la France. De fait, l'Union européenne a imposé aux États de renoncer à la maitrise de leurs monnaie, mais pire encore, 80% des lois votées dans notre Parlement proviennent de Bruxelles. Non, je ne vais pas ici encore une fois attaquer l'Union, je pense que le lecteur aura bien compris par lui même à quel point tout les eurocrates nuisent à la France. Quoiqu'il en soit, tout les pouvoirs que l'État a donné à des institutions non-élues, et à des gens totalement incontrôlés, ce sont naturellement des pouvoirs qu'il ne possède plus. La perte de ces pouvoirs à tendu à réduire les pouvoirs du Président, qui est aujourd'hui, tout sauf un hyper président. Alors celui ci, pour exister, pousse le Premier ministre "vers la sortie". Si il ne le fait pas, on en arrive à un Président inexistant. De là l'immobilisme du quinquennat Chiraquien ( mais pas de ses ministres) ! Sauf que Chirac, c'est pas Sarkozy, ce dernier voulant faire parler de lui, n'hésite pas à empiéter  sur les pouvoirs de nos ministres qui sont voués à devenir de simples pantins béni oui-oui pour exister, ne serait-ce que médiatiquement.. De là la quasi absence de Fillon qui se retrouve par conséquent affaibli. Après on fait semblant d'agir. "Words words words"comme dirait Éric Zemmour. On crée un atmosphère de spectacle politique, de présidence active et réformatrice, cependant que nous savons très bien que Sarkozy n'a plus aucun pouvoir.
Dès lors et c'est là que je veux en venir, que se passe t-il? Quand nous n'avons plus la maitrise de nos frontières, de notre monnaie, de notre politique budgétaire (contrainte par le Pacte de stabilité), il reste quoi? Et bien, des politiques de régionales voire même départementales... C'est ainsi que Chirac s'est fait réélire en 2002 sur des thèmes bateaux: lutte contre le cancer et plan d'action pour la sécurité routière.
Pire, on observe depuis le début du XXIème siècle, un État pesant, nous disant sans cesse, ce que nous devons faire: Fumez pas, allez dans les bistrots mais interdit de fumer, conduisez mais pas vite, buvez mais avec modération. En fait, l'État s'étale, sans se rendre compte que ses politiques se révèlent désastreuses. Les lobbys anti tabac, stigmatisant les fumeurs, sont à l'origine de la fermeture de 5000 bistrots en à peine un an !
Toutefois, pour un État qui se revendique libéral cela passe d'autant plus mal. Car par définition, on laisse l'Homme livré à lui même, lui seul sait comment gérer sa vie, l'Homme est sacralisé. Je ne suis pas, pour ma part, ultra libéral au sens philosophique du terme. En d'autres termes, l'Homme est bon, laissez le vivre. Je pense pas qu'il faut un minimum de règles nécessaires à la vie en société. Or la, on empiète sur des libertés pourtant élémentaires et cela à mon sens, c'est réellement dangereux.

Après ce petit développement, analysons maintenant le capitalisme. Car le socialisme et capitalisme, pourtant aux antipodes, semblent toutefois converger dans la mesure ou ceux ci mènent à une sorte de totalitarisme. La divergence reste qu'à l'époque soviétique c'était l'État qui savait tout. Pour ce qui est du capitalisme, ce sont les sociétés qui savent tout. Car la consommation comme modèle, suppose des entreprises qu'elles connaissent leurs préférences. Enquêtes, sondages etc, tout est bon pour connaître le consommateur. Même les moyens les plus illégaux.
Mais comment? Avec une carte bancaire, l'établissement sait ce que vous achetez, avec votre carte de transport, l'entreprise connaît approximativement vos emplois du temps, avec vos cartes de fidélités, les entreprises savent quels sont vos goûts, avec les caméras, l'État sait qui nous sommes etc. C'est, au total, ce que Jacques Attali, dans un de ses bons livres "Une brève histoire de l'avenir" appelle l'Hyper surveillance.

Enfin, évoquons ici les impôts. Instrument phare de la politique de l'État. Ça fait 30 ans qu'on nous dit qu'il faut les baisser, notamment pour les plus riches. C'est vrai que rendre l'argent aux riches peut conduire à un dynamisme certains. Toutefois, l'évidence que la bande à Laffer a omit, c'est que plus on rendait de l'argent aux riches, plus ceux ci en faisaient n'importe quoi. A quoi a servi l'argent rendu aux riches? Si ce n'est conduire à une spéculation effrénée d'une part, et la construction de bulles, de l'autre. Pourquoi ne pas rendre plutôt de l'argent à la classe moyenne, qui, je le dis, est littéralement pillée. Les 400 millions d'€ donnés au titre du bouclier fiscal, pourquoi ne pas les donner à la classe moyenne
A la vérité, notre pays est en retard sur le plan fiscal. En appliquant la vulgate libérale en matière d'impôt, l'État pense se moderniser. Or, peut on parler de modernisation, quand on crée 20 impôts par jours, quand les collectivités augmentent pour certaines jusqu'à 10% leurs impôts locaux! L'État réussi l'exploit, de prélever 54% de la richesse nationale, soit plus que la Suède, mais pour de très mauvais résultats: paupérisation, chômage, inégalités... C'est devenu presque schizophrénique, d'un coté, on prétend réduire les impôts, de l'autre on crée des impôts partout. Ainsi a t-on crée un impôt sur les clés USB !

Folies fiscales, surveillance de plus en plus importante, tel est le constat dramatique de ce que le capitalisme, l'Union européenne ont engendré. A mon sens, nous nous approchons doucement vers une dictature très légère, ou sous couvert du mot "démocratie", nous pensons encore avoir un réel pouvoir. La dictature du capital, s'est en fait substituée à celle du prolétariat.


Le capitalisme a besoin de règles et de contraintes, Taxer la spéculation, décourager les investissements non productifs favorisant les rentes faciles doivent être les lignes conductrices. L'hyper surveillance annoncée semble inévitable. Quant à l'État, il doit au plus vite se retirer de là ou il ne doit pas être, en bridant toujours plus certaines libertés individuelles.

samedi 13 février 2010

Le néolibéralisme n'a (malheureusement) pas perdu.

 

Le problème avec une théorie économique erronée, c'est quand elle influence le pays le plus puissant du monde. La révolution néo-conservatrice aux États-Unis  laisse une dette abyssale: 12000 Milliards et une population en voie de paupérisation. Le second problème, c'est quand les dirigeants européens se laissent séduire par ces théories.


Le socialisme à la mode soviétique aura duré 80 ans. L'ultra libéralisme, à peine 30. Ici, j'entends par ultra libéralisme, les méthodes les plus extrêmes regroupant des baisses d'impôts massives, un libre échange total, un retrait de l'État toujours plus poussé ( ce dernier d'après Reagan n'étant pas la solution, mais le problème). De même, cela implique la croyance quasi absolue dans l'économie de l'offre, toujours privilégier l'allègement des charges pour les entreprises conformément à la "citation" de Helmut Schmidt, ex chancelier de la RFA: "Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain." Je reviendrai brièvement  sur cette phrase dans un prochain paragraphe. Autant rassurer le lecteur, il ne s'agit pas ici d'un cours d'économie mais je dois juste effectuer quelques détours historiques. Toutefois, à la fin de mon développement, je m'efforcerai de montrer qu'en effet, le néo libéralisme n'a (dramatiquement) pas perdu et qu'il résiste tant bien que mal à une crise qui contredit pourtant tout ses dogmes!


1870, Léon Walras, économiste Francais ( trop rare pour être souligné), William Jevons ont essayé de modéliser les comportements humains, reprenant ici certaines thèses de Turgot. Celui ci est rationnel, calculateur et fait toujours les meilleurs choix. Ils ont introduit les mathématiques pour démontrer scientifiquement que le modèle de concurrence pure parfaite est bel et bien le meilleur. 
C'est la que tout a dérapé, des économistes contemporains très connus comme Robert Lucas (parmi tant d'autres) (Prix Nobel 1995) se sont servis de ces modèles pour en faire une science arrogante, indépendante et absolue. De là la dénomination inexacte de "science économique".


Alors revenons en à ce que nous avons évoqué plus haut. L'économie devenue science se base désormais sur des dogmes, des vérités immuables. Supprimez le SMIC, il n'y aura plus de chômage. Baissez les charges des entreprises, elles investiront, créeront de l'emploi etc. (Or, encore faut il distinguer les entreprises en France par exemple ou les entreprises du CAC 40 sont soumises à un impôt de...8% quand, pour les PME il peut être 2 fois supérieur!)
Ainsi, lors de la chute du Mur de Berlin, dont je maintiens qu'elle n'a pas été bénéfique pour les européens du fait des délocalisations à l'est, de la toute puissance allemande (que Mitterand craignait déjà à l'époque !) et d'un libre échange total, poussé à l'extrême. Bref, le capitalisme s'est vu trop beau trop vite. Et les économistes avec! Le néo libéralisme aura même perverti la gauche allemande (SPD). Notre gauche, elle s'est retrouvée à privatiser, et effectuer des réductions d'impôts. Mais la droite aussi, a été pervertie. Elle n'a pas toujours été néolibérale. Aujourd'hui, elle est bien loin de la droite glorieuse de l'après guerre qui elle, était  keynésienne.
Le néo libéralisme est devenu la nouvelle pensée unique, on retrouve ce courant dans le Traité de Maastricht, dans la plupart des thèses des prix Nobel, (Lucas, Friedman, Becker...) dans les recommandations des grands instituts OCDE en première ligne puis OMC, FMI, Banque Mondiale... D'ou  notamment le "Consensus de Washignton" 
Cependant, en 2007 la crise des subprimes vient dévaster en quelques mois toutes les thèses néolibérales, à tel point que Bush Fils, qui ne refuserait certainement pas l'affiliation libérale, a même nationalisé une banque, contredisant la vulgate libérale affirmant qu'il faut laisser faire cela purifie le marché et cela supprime les entreprises qui ne sont pas efficaces (comprendre efficace dans la Jungle néolibérale.)
Ainsi les médias ont-ils insisté sur le rôle des traders dans la crise. Au point que ceux ci aient été pris en grippe par la planète entière. Or, ce n'est pas tant les traders qu'il faut condamner, mais le système libre échangiste total. De fait, celui ci a, depuis plusieurs années, empêché les salaires augmenter. Le schéma est simple, on va produire en Chine pour une main d'œuvre docile et peu couteuse, ce qui implique licenciements et délocalisations. Le chômage structurel de masse est donc devenu l'apanage des pays industrialisés. Sauf les pays aux marchés du travail ultra-flexibles comme les États-Unis mais où, nous le savons bien, le phénomène de poor workeur gangrène la société. Toutefois, l'insatiable appétit de consommation des américains, conjugué à une glaciation des salaires a naturellement conduit à un endettement des ménages sans précédent. De là la crise financière.
Néanmoins, nous nous trompons de cible, personne, ni même aucun grand parti ne remet en cause ce libre échangisme total et DE-LO-YAL celui qui nous a mené à la crise. Pourquoi déloyal? Parce que des salariés aux conditions de vies à peu prêt décente sont concurrencés par des quasi esclaves chinois sans sécurité sociale, payé avec un bol de riz et travaillant dans des lieux insalubres. Tant que les campagnes chinoises, qui constituent l'armée de réserve industrielle arriveront en masse, les salaires des ouvriers chinois n'augmenteront jamais et cette odieuse concurrence persistera. Même nos agriculteurs sont victimes! Comment reprocher à un consommateur d'acheter son kilo de tomates en Espagne du fait d'un prix 2 fois moindre? C'est aujourd'hui cela, le modèle de concurrence total, inscrit dans les traités européens mais que aucun des politiques ne veut voir.

"Nous sommes tous Keynésien maintenant". Quelques années plut tard: "mais aujourd'hui nous ne le sommes plus". Milton Friedman s'est battu contre Keynes et maintenant c'est lui qui semble avoir perdu. Mais en fait, ce constat est aux antipodes de la vérité. Jamais, dans les faits Friedman et ses thèses ont été remis en cause. Pêle-mêle, voici des exemples, l'Allemagne prévoit encore des baisses d'impôts favorisants les plus riches, les conservateurs sont partout, Ben Bernanke de  l'école de Chicago (temple de Friedman), à la tête de la FED. Un autre encore à la tête de la ...BCE. Cette dernière est l'archétype de la pensée de Friedman: Inflation zéro, banque indépendante du méchant pouvoir politique. Et tout cela,  gravé dans le marbre du Traité de Lisbonne (et Maastricht). Comme quoi, cependant la crise, les chantres de l'ultra libéralisme, les conservateurs et les tenants du tout-marché ont toujours une place au soleil au sein du monde économique et leurs théories encore d'actualité.



Jean-Claude Trichet, dont l'indécence du salaire sera mentionnée ici: 400000€/mois, louche dans l'affaire du crédit Lyonnais, est LE disciple de Friedman. La BCE a une peur pathétique de l'inflation, et Trichet dit "défendre férocement de l'indépendance de la BCE". Ce n'est rien d'autre que la simple retranscription des dogmes de Friedman. Or ces dogmes se sont avérés faux, pourtant rien ne change.

Par conséquent la crise n'entrainera jamais, à mon sens, la moralisation du capitalisme. D'une part parce que celui est  amoral, d'autre part, parce que la crise, outre la stigmatisation systématique des hauts salaires, n'a pas remis en cause le système libéral poussé à l'extrême: concurrence insupportable, libre échange déloyal, paupérisation chronique des populations des pays développés.
Vraisemblablement, un tel diagnostic suppose un écartement des gens qui nous ont amené la, de faire de nouveau confiance en une force politique honnête avec un programme cohérent, crédible et réellement au service de l'intérêt général.