jeudi 7 janvier 2010

Philippe Séguin est mort.

              Et la Gitane sans filtre aura finalement eu raison de toi...

C'est toute la France qui devrait s'en émouvoir. D'ailleurs les socialos lui ont rendu un bel hommage  force est de le constater. Un baron du Gaullisme nous a quitté, trop tôt. Bien trop tôt. Certaines mauvaises langues diront qu'il n' avait pas une très grande utilité, que ce n'était que la cour des Comptes... Or, à mon sens, Séguin était le seul vrai ministre. Les autres (ou presque) reste dans la politique des paillettes, du spectacle. Ne se préoccupent que de leur porte monnaie, ou de savoir dans quel verre boire son champagne ce soir.
Triste réalité certes, mais Séguin incarnait justement ce ministre qui n'était pas béni oui oui devant Sarkozy: mieux il l'accablait. Je pense notamment au refus de diriger la commission pour la libération de la croissance. Peut être pour refuser de contribuer à ce macabre virage libéral qu'est en train de prendre la France. De même, il n'a cessé de remettre des rapports contraignants pour le gouvernement, notamment celui de la suppression de poste de fonctionnaire. De là les nombreuses prises de bec avec Eric Woerth.
Un grand homme, qui s'est battu, qui a résisté, à travers des luttes, des discours mais aussi à travers un ouvrage (notamment) "De l' Europe en général, et de la France en particulier" co-écrit  avec Marie France Garaud, contre le traité de Maastricht, contre l'abandon de la souveraineté et bien d'autre choses. Voici un discours, du moins un bout qui résume parfaitement sa pensée, mais aussi à mon sens, la vérité :        « Voilà maintenant trente-cinq ans que le traité de Rome a été signé et que d'Acte unique en règlements, de règlement en directives, de directives en jurisprudence, la construction européenne, se fait sans les peuples, qu'elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice. »
C'était un homme du peuple, une homme qui s'occupait vraiment du peuple, en toute sincérité, il ne le faisait certainement pas pour la gloire. Il incarnait cette France un peu réac, qui est contre cette stupide loi interdisant de fumer dans les bistrots pour prendre un exemple simple. Un homme trop discret, mais qui nous a laissé de nombreux livres, qui pour la plupart, sont aujourd'hui plus que jamais d'actualité.
J'ose enfin espérer que sa mort, ne signifie pas la mort de la grande droite gaulliste qui fût la plus grande que la France n'ait jamais connue.

4 commentaires:

  1. Bel hommage! Je ne dirai cependant pas réac: Philippe Séguin était gaulliste, c'est-à-dire profondément moderne et visionnaire. Je crois qu'au vu du nombre de jeunes gaullistes actuellement, on ne peut qu'être optimiste sur l'avenir des idées du Général. Moi je le suis: cette droite néolibérale ne sert pas la France, et lassera bien vite les Français.

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  2. Oui je suis d'accord. Ceci dit, le côté réac que je lui prête est tout à fait affectif. C'est à dire, j'entend pas la qu'il s'oppose aux avancés de son temps ( ce qui est plutôt positif bien sur!). Maastricht, l'Union européenne particulièrement etc. Certes, le mot est un peu fort. Disons que la politique, certainement qu'il l'a préférait avant..

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  3. Bel hommage, je pense surtout à nos amis québécois qui voyaient en lui un des rares politiciens français souverainistes. Une idéologie peu comprise en France.

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